samedi 29 août 2009

OSONS APPELER un CHAT un CHAT.

Les hommes de religion, comme les politiques et les décideurs de tout poil, manient si souvent la langue de bois car ils nous sous estiment, que c'est une vraie bouffée d'air pur que de lire ce passage de la lettre de Jacques :

" Devant Dieu notre Père, la manière pure et irréprochable de pratiquer la religion, c'est de venir en aide aux orphelins et aux veuves dans leur malheur, et de se garder propre au milieu du monde."


Ce Jacques, personnage important de l'église de Jérusalem et identifié par la tradition comme le " Jacques; frère du Seigneur " Ga 1,19, et non un des deux Jacques disciples osait parler très directement aux chrétiens de sa communauté :
" Tu crois que Dieu est un ? Tu fais bien. Les démons le croient eux aussi, et ils frissonnent." ! 2,19.


Venir en aide aux pauvres, aux souffrants, aux exclus est une des composantes essentielles de la foi en un Dieu Père qui ne peut que s'attrister de voir les conditions inhumaines dans lesquelles vivent tant de nos contemporains. Ne laissons pas le soin de la Justice, de la Solidarité à quelques originaux généreux, disciples de l'abbé Pierre et de soeur Emmanuelle, ou à des organismes " crées pour cela " comme le Secours Catholique. Chaque disciple du Nazaréen doit être un ferment de justice, là où il est. A chacun de nous d'oeuvrer pour que le logement, la culture, l'enseignement soient accessibles à tous. Imaginons ce qu'aurait dit Jacques à La Rochelle hier aprés le discours de Martine Aubry !!!!!!

Jacques connaissait le credo juif, repris par Jésus : " Aimer les autres comme soi même." L'orphelin dans le malheur, c'est parfois moi-même. Osons nous croire que pratiquer la vraie religion, c'est aussi prendre soin de nous pour consoler, soigner, accompagner l'enfant blessé en nous qui nous fait parfois tant souffrir ? L'Eternel ne nous demande pas d'obéir à des devoirs, il nous donne sa Force pour que le malheur, celui du monde et le mien, reculent. L'aide, dont parle Jacques, peut devenir un chemin de paix et de joie.

vendredi 7 août 2009

RENDEZ VOUS le 29 AOUT.

L'ETERNITE MAINTENANT.

Ce matin, à la prison, un homme me parle du décès de son enfant et le désespoir envahit son visage. Ce même jour, je lis dans l'évangile de Jean : " Celui qui croit en moi a la vie éternelle."
Jean 6,41-51. Faut il être sot ou sourd pour prendre au sérieux cette parole de Jésus ? La vie éternelle se joue-t-elle dès maintenant ? Si Jésus n'avait pas pleuré son ami Lazare, s'il n'avait pas été troublé par la misère du paralysé, par la faim de la foule qui l'écoutait, il ne serait pas crédible et ses propos ne seraient que de belles paroles verbales. Mais ses actes m'encouragent à croire en ses propos.

" Celui qui croit en moi a la vie éternelle."
Le Rabbi nous révèle que l'éternité, c'est à dire le temps de Dieu, ne concerne pas uniquement la rencontre après la mort avec le Créateur. L'éternité, le temps de Dieu , se joue dès maintenant sur notre terre. Mettre notre espérance dans celle du Vivant, en vivre et Lui parler librement font entrer ma propre vie dans celle de l'Eternel. croire en la vie éternelle, c'est d'abord parler de notre présent qui n'est pas indifférent à Dieu.

Le psaume 90 ose affirmer :
Tu marcheras sur la vipère et le scorpion,
Tu écraseras le lion et le dragon.

Ce ne sont pas des sornettes pour les petits enfants ou les vieillards. C'est la foi que la Vie, la Force, l'Espérance de Dieu, pas la mienne, me permettent de dépasser mes limites, mes échecs, mes erreurs, mes errances. Les dépasser, les traverser, les sublimer , nos chemin sont divers, non les anéantir, les ignorer. Le psalmiste sait que la vipère et le sorpion existent , mais ils ne vont pas me tuer. Croire en la vie éternelle, croire que la résurrection est la clé de mes engagements, de mes combats, de mes luttes, c'est redire que l'échec et la mort ne sont pas la réponse à nos interrogations.

Si le psaume 114 se termine par :
Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants,

c'est la merveilleuse nouvelle que notre terre n'est pas étrangère à la demeure de Dieu. Celui que je verrai dans Sa Lumière aprés ma mort me fait vivre dès maintenant des instants de Son Eternité dans mon quotidien.

samedi 1 août 2009

La FIN de la FAIM.

Jésus a eu pitié de la foule qui l'avait suivi et qui était piégée par la nuit et la distance. Il lui a permis de se rassasier. Paradoxalement les ennuis commencent, les incompréhensions se dévoilent. Le Rabbi refuse d'être pris pour un chef, pour un gourou, pour un meneur. Il refuse que ses auditeurs abdiquent leur liberté. Jésus n'a pas fait un miracle, un prodige pour être vénéré . Il a voulu leur dire que Son Père est attentif à notre misère, qu'Il ne nous abandonne pas à nos faims.

S'adressant à des Juifs, le Nazaréen ose leur affirmer qu'Il est plus important que la manne au désert : " Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif." Comment lire cette affirmation sans tomber dans une adoration magique ?

Jésus , par sa vie, ses actes et ses paroles, peut soulager notre faim de vie, de bonheur, d'espérance, de paix, de justice. Pour moi, sa vie est unique, c'est par elle que je crois en Lui .

Il dit de son cousin le Baptiste qu'il n'y pas eu de plus grand prophète que lui, et il ajoute que le plus petit dans le royaume est plus grand que le Baptiste.

Il est le seul dans le Temple à voir cette pauvre veuve qui met quelques piécettes dans un tronc . Jésus la montre en exemple car elle donne de son essentiel et non de son superflu.

Il ne dit pas de la femme qui touche son manteau qu'elle est une hystérique . Il la guérit.

Il pratique sa religion, comme tout vrai juif, au temple, à la synagogue, ce qui ne lui interdit pas de dire d'un centurion romain et d'une cananéenne qu'il n'a jamais vu de tels croyants en Israël, alors qu'ils ne sont pas juifs.

Il proclame la fin des pleurs, des malheurs, des persécutions. " Heureux " est le slogan de son programme de vie.

Ayant traversé le doute et les souffrances , " Pourquoi m'as tu abandonné ? " , il continue à croire en l'Eternel et il Lui demande de pardonner à ses bourreaux.

Le coeur de sa vie se résume en sa prière : Le Créateur n'est pas tout puissant, caché, mystérieux. C'est un père attentif, tendre, espérant.

Son Père est Notre Père.