mardi 31 mars 2015

Acupuncture et médecine de guerre.


Elise Boghossian a fondé l'association "Shennong et Avicenne" deux fameux médecins chinois et persan.
Cette acuponctrice exerce son art dans les zones de guerre.
En Arménie en 2002, en Jordanie dans un camp de réfugiés en 2013, au Kurdistan irakien en 2014.
Début 2015 un dispensaire mobile regroupant plusieurs disciplines médicales a été inauguré  dans la région d'Erbil en Irak,
lieu d'affrontements terribles.
"L'acuponcture n'est pas la première thérapie à laquelle on pense,
mais lorsqu'il n'y a plus d'anti-douleur, on nous laisse faire.
Et comme les résultats sont visibles, tout le monde est demandeur.
Les blessés traînent des douleurs postopératoires terribles que l'acuponcture peut soulager."

Le dispensaire d'Erbil reçoit 500 réfugiés par jour.

La Croix 23 mars 2015.

jeudi 26 mars 2015

Rameaux (29 mars 2015)


Le soleil ne meurt pas, la tendresse, la fraternité sont plus fortes que la guerre, la haine, le désespoir.
Dans le récit tragique de la Passion du Christ, subsistent des pépites du meilleur de l'humain.

La femme qui verse du parfum sur la tête du futur condamné à mort.
"Laissez la ! Pourquoi la tourmenter ?
Il est beau, le geste qu'elle a fait pour moi."
"Partout où l'Evangile sera proclamé-dans le monde entier-,
on racontera, en souvenir d'elle, ce qu'elle vient de faire."

Le propriétaire qui laisse sa salle disponible pour le dernier repas de Jésus.
Nul ne connaît son nom, mais il aurait pu refuser de prêter sa salle.

Simon de Cyrène réquisitionné pour aider Jésus à porter la croix.
Un inconnu, qui revient des champs, aide le Nazaréen jusqu'au Golgotha.
N'avons-nous jamais été aidés par un Simon de Cyrène inconnu,
rencontré par hasard et qui devient un compagnon fidèle pour nous aider dans l'épreuve ?

Ces trois là nous rappellent que la vie, la fraternité, l'attention ne meurent jamais.

J.T.

mardi 24 mars 2015

Jésus le non violent.


Le dimanche des Rameaux est lu le récit de la Passion,
cette année, le texte de Marc.
C'est une chance d'entendre ce long texte,
récit des dernières heures d'un Galiléen non violent.

Il entre dans Jérusalem sur un....petit âne !
un ânon, pas un beau cheval fougueux comme un roi terrestre.

Une femme, Marc ne connaît pas son nom, verse un bon parfum sur la tête de Jésus.
Scandale, geste déplacé de cette femme, argent dilapidé ?
Jésus prend la défense de cette inconnue.

Il refuse que ses proches prennent les armes pour le défendre,
lors de son arrestation, alors qu'il est innocent.

Il dit au Grand Prêtre qu'il est le Christ, le Fils du Béni,
sachant qu'il se condamne mais reste fidèle à sa foi.
Il refuse la magie, le merveilleux, l'extraordinaire,
ne répondant pas à ceux qui lui demandent de " faire le prophète".

Jusqu'au bout il témoigne d'un Dieu non violent, proche des petits,
n'abandonnant pas les siens, même aux pires moments.
Gandhi, Martin Luther King et tant d'autres anonymes
seront fidèles, eux aussi, à leur espérance non violente.

J.T.

samedi 21 mars 2015

Pourquoi la croix ?

Je vous partage ce beau texte de Jon Sobrino, jésuite espagnol,
théologien pour qui "la misère est une injustice qui en appelle au ciel."
Affirmation pleine de justesse sur la fin de Jésus sur une croix romaine.

"Jésus n'est pas mort, il a été tué.
Sans la croix, la résurrection ne serait que la reviviscence d'un cadavre.
Jésus s'est montré miséricordieux.
Non seulement, il soulagea et aida, mais il prit la défense des victimes.
La miséricorde qui s'achève sur la croix ajoute deux caractéristiques à celle du Bon Samaritain :
elle est conflictuelle et elle est conséquente jusqu'à la croix."
Jon Sobrino demande si l'église est prête à courir ce risque de Jésus qui a été tué.

J.T.

jeudi 19 mars 2015

CARÊME 2015 (5)


La croix n'est pas mortelle. Jn 12,20-33 (22 mars 2015) 


Cette dernière étape de carême , Jean nous présente la croix comme du grain qui ne meurt pas.
Dans cet évangile, la croix n'est pas associée aux souffrances, à l'échec de Jésus,
même si l'évangéliste savait tout cela, étant avec Marie au Golgotha.
Jean ose parler de la crucifixion de son Rabbi comme d'une élévation, d'une exaltation.
Cette présentation nous choque si nous-mêmes sommes plongés dans le désarroi, l'échec, la douleur.
Pourquoi ne pas le dire ?
Mais que veut dire Jean ?

Pour lui, la croix, c'est l'ultime étape de la foi de Jésus.
Il guérissait le jour du sabbat,
il chassait les vendeurs du Temple,
il mangeait avec les collaborateurs des Romains,
il ne pouvait que se faire des ennemis en révélant la bonté de Dieu pour chacun,
et non seulement pour une race de purs, d'observants, de pieux.
Sa vie, toute de respect, d'accueil, de non-jugement faisait peur.
Alors ils l'ont tué, mais il reste lui-même jusqu'au bout :
" Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font."
Jean nous dit que la croix de Jésus ne parle pas du sens ou du non-sens de la souffrance,
qu'elle est l'ultime témoignage d'un juif non-violent, amoureux jusqu'au bout de Dieu et de ses frères et soeurs.
Gandhi, Marin Luther King et tant d'anonymes sont, eux aussi, restés fidèles à leur idéal.
L'exaltation du crucifié près du Père,
c'est la foi, la fidélité du Nazaréen jusqu'au don de sa vie.

Mais il est essentiel de lire tout le texte.
Jean ne décrit pas un sage stoïque qui serait indifférent à la douleur.
"Mon âme est bouleversée. Que vais je dire ? " Père, sauve moi de cette heure ?"
Jésus a eu peur, a connu l'angoisse, il était totalement humain,
mais il a gardé cette foi, la croix n'est pas la fin de tout,
elle est un comme un grain de blé tombé en terre qui porte du fruit.
Jusque sur la croix, il nous dit l'espérance du Très Haut.

J.T.

jeudi 12 mars 2015

CARÊME 2015 (4)

Quel jugement ? Même pas peur ! Jean 3, 14-21 (15 mars 2015).

Nicodème vient de nuit parler religion avec Jésus.
Il est peut-être envoyé par les autorités religieuses de Jérusalem.
Jésus lui confie le coeur de son espérance.
L'Eternel aime le monde !
Croire en Dieu ce n'est pas passer son temps à ressasser tous les malheurs, toutes les horreurs de la planète.
Croire en Dieu, ce n'est pas passer son temps à se flageller,
s'interdire de vivre, d'aimer, d'oser le bonheur.
Jésus aimait les siens, les gens rencontrés sur le chemin,
il mangeait, buvait, n'était pas un ascète retiré au désert.
Il est venu pour nous révéler combien le Créateur nous aime, nous espère, croit en nous,
combien le Créateur n'a jamais regretté de nous avoir faits "à son image et à sa ressemblance."
Croire en Dieu, c'est aimer la Vie.

Alors, avons-nous raison d'avoir peur du jugement ?
De quel jugement nous parle Jésus ?
Le Nazaréen nous révèle que nous sommes notre propre juge,
c'est nous et pas un autre qui décidons de marcher vers la lumière
ou au contraire de plonger dans les zones d'ombre.
Lorsque nos passions sont nos maîtresses, elles nous éloignent de la vie, de la lumière, de la paix.
Au premier jour ! "Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres." Ge 1,4.

Créer, vivre, avancer , c'est séparer pour respirer, aller de l'avant.
Qu'allons-nous mettre en place, concrètement,
pour que le mensonge, l'intérêt égoïste ne régentent pas nos relations ?
Quand allons-nous arrêter de dire que tout va bien,
alors que nous nous enfonçons parce que nous ne prenons pas soin de nous?
Quand allons nous croire que la lumière du Très Haut n'aveugle pas,
au contraire qu'elle est source de Vie, de Paix, d'Avenir ?


J.T.

mercredi 11 mars 2015

La Bible, vous connaissez ? (11 mars 2015)


Si vous êtes curieux,
Si vous aimez apprendre,
Si vous ne savez comment lire la Bible,
par quel texte commencer,
à quel pédagogue faire confiance..................
Lisez La BIBLE de LUCILE de Pierre-Marie Beaude.

L'auteur, exégète, écrivain, a enseigné à l'université de Metz.
Avec Lucile, sa filleule, il lit, commente, interprète les textes bibliques.
Tous les deux auront mis trois ans pour aller au bout de leur découverte.

Un ouvrage de référence, savant mais à portée de tous,
un bonheur de le lire, la joie partagée des chercheurs de l'Eternel.

Faites vous-mêmes votre itinéraire de lecture,
d'abord la Genèse ou l'évangile de Marc, peu importe,
Pierre-Marie Beaude et Lucile sont deux excellents guides.

J.T.

mercredi 4 mars 2015

CARÊME 2015 (3)

Une image de Dieu ? Jn 2, 13-25 (8 mars 2015)


Les juifs, les musulmans ne représentent pas Dieu,
et les premiers ne prononcent pas son nom pour manifester sa grandeur, son étrangeté.
Le débat actuel sur les caricatures met en lumière le risque d'idolâtrer telle ou telle personne.
Même et surtout Mohammed n'est pas Allah.
Cela, tout le monde en parle, mais pourquoi oublions nous nos frères chrétiens protestants ?
Leurs temples ne sont pas meublés de statues et la croix est nue,
car nous croyons au Christ ressuscité des morts et non en un prophète agonisant sur un gibet romain.
Dans le Temple, à Jérusalem, à côté des sacrifices d'animaux,
les juifs avaient cette pièce nue, le Saint des Saints, où seul le Grand Prêtre entrait une fois par an le jour du Pardon.
En 70, le général romain se moquera de ce peuple qui n'avait pas une statue de son dieu !

Jésus balaie rudement, comme un prophète, ce commerce d'animaux qui gangrène le Temple.
Mais sa parole va beaucoup plus loin.
Il ne s'élève pas seulement contre les marchands et leur business,
il affirme que lui, le charpentier de Nazareth, est le véritable Temple.
Sa mort ne sera pas la fin de la Bonne Nouvelle, Lui , le Temple de Dieu, sera relevé des morts.

A sa suite, nous croyons qu'il n'est pas une terre sainte, un temple saint,
saint Pierre de Rome, le Saint Sépulcre à Jérusalem,
la Sainteté de Dieu habite chacun de nous appelé à vivre de la vie du Ressuscité.
" Le Verbe a pris chair, il a planté sa tente parmi nous." écrit Jean dans le Prologue.
Mon frère, mon voisin, que j'apprécie ou non, qui m'indiffère,
mon frère, mon voisin qui croit, pense comme moi, avec qui je suis en désaccord total,
mon frère, mon voisin qui m'aide ou me rejette,
c'est en lui, pas ailleurs que le Père réside.
Osons le respect, la compréhension, la compassion,
belles manières de prier le Très Haut présent en chacun
de ses enfants créés à son image et à sa ressemblance.

J.T.