samedi 25 juillet 2009

L'HOMME : QUEL MIRACLE !

Jean raconte au chapitre 6 que Jésus a donné à manger à une foule qui était venue l'écouter, mais qui n'avait pas été prévoyante et n'avait pas emporté de " sandwichs ". Beaucoup sont heurtés par ce texte qu'ils trouvent trop magique, trop extraordinaire. Ils ne peuvent accepter ce miracle d'un autre temps pour des esprits moins éclairés que les nôtres . D'autres, au contraire, voient en ce geste de Jésus le signe de sa mission divine. Ces deux lectures se focalisent sur l'aspect spectaculaire et oublient que Jésus a refusé cette lecture puisqu'il décide de se retirer , seul dans la montagne, pour ne pas être proclamé roi par cette foule qu'il venait de nourrir. Le Nazaréen ne veut pas être pris pour un messie qui opère à notre place, pour un héros qui comble nos défaillances. Il ne veut pas que nous nous en remettions à lui uniquement lorsque nous nous heurtons à nos limites.

Jean nous donne à entendre une autre musique. Le Rabbi est attentif à cette foule qui a faim. Il demande à Philippe comment la nourrir. Il écoute André qui lui parle de ce jeune garçon qui a deux poissons et cinq pains d'orge. Jésus compte sur ce jeune garçon, c'est lui qui nourrira la foule, avec l'aide du Très Haut. Si Jésus avait été un gourou, un maître de sagesse, de spiritualité, il aurait nourri seul cette foule qui l'écoutait.

Lorsque nous parlons de Dieu créateur, nous pensons aux débuts de notre planète, c'est une vue très réductrice. L'Eternel est créateur en nous rendant responsables de nos existences. Il nous responsabilise, nous rend co-créateurs de notre vie et de celle du monde . Jésus avait besoin de l'aide de ce jeune homme perdu dans la foule avec ses quelques poissons et pains. Le Père a ce même regard d'espérance sur chacun de nous. Chacun de nous participe à la grande aventure de la création.



jeudi 9 juillet 2009

CASSE TOI...


Ce dimanche, L'Évangile de Marc nous relate l'envoi en mission des Douze. Les instructions sont détaillées et précises.

Le verset 11 parle de témoignage : "Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez en secouant la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. " Mc 6, 11.

Quelle témoignage? Le témoignage que Dieu ne s'intéressera plus à eux?

Je ne veux rien emporter même pas la poussière de vos maisons.
Les apôtres sont-ils encore semblables à ces juifs pieux qui prenaient soin de ne pas emporter, en Palestine, la poussière d'un lieu impur ou les habitants ne craignaient pas Dieu?

Vivre l'échec, le rejet, ressentir le mépris de ceux qui ne veulent pas vous accueillir n'est pas facile.
Jésus avait vécu cette situation dans son propre pays :

«Amen, je vous le dis : aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays » (
Lc 4,24)

Jésus a prévu cette difficulté pour ses disciples : passez à autre chose. Restez vous-même en ne retenant rien d'eux, même pas leur poussière. Ce geste témoignera de votre foi en Moi.

Cela veut-il dire qu'ils sont condamnés, abandonnés de Dieu pour toujours?
Pas forcément, Jésus tire les conséquences de leur choix, ce n'est pas définitif (fils prodigue).

Les disciples doivent accepter de suivre un chemin dans lequel on découvre que Dieu se manifeste de manière discrète.
Trivialement le conseil serait aujourd'hui :
«Casse-toi» ( sans ajout d'épithète péjorative : tout homme est respectable!),
ne perd pas ton temps,
ne te tourmente pas, pour l'instant ils ne t'écouteront pas »,
tu as témoigné pour Moi, cela suffit.


Que diraient les disciples aujourd'hui,
que disent nos prêtres,
que disent les simples croyants,
quel témoignage peuvent-ils apporter à nos contemporains,
Comment vivre l'échec apparent de l'Église qui ne sait pas bien faire entendre son message?
Comment vivre la difficulté de partager le bonheur de croire?

Ce n'est pas grave dirait encore le Nazaréen. L'heure viendra...
Il ne s'agit pas d'imposer.
Qu'y-a-t-il d'essentiel : Une Église triomphante? Certes pas,
Dieu est patience : « Je suis avec vous pour toujours »
(Mt 28, 8-20) ...


L'homme est en devenir.
Il est initialement préfabriqué

par les déterminismes qu'il reçoit.

Mais il a à se faire :
devenir libre,
être le berceau de Dieu,
être origine,
être un espace transparent,
et assumer sa grandeur.

Maurice Zundel

Pierre Cayeux

mercredi 8 juillet 2009

TRAVAILLER PLUS POUR VIVRE MOINS.

" Je hais les dimanches " ! , c'est le cri de tous ceux qui se retrouvent seuls le week end et qui vont mal. Le président de la République les a entendus. Plus de commerces seront ouverts le dimanche, l'angoisse et la solitude vont diminuer ! La société marchande est le grand médicament sociétal.

La loi du repos du dimanche a été votée en 1906 à l'unanimité moins une voix après quatre années de réflexion. Le gouvernement va la détricoter en catimini, l'été, grâce à sa QUATRIEME proposition de loi . Dominique Quinio, journaliste, écrit : " Il faudrait en politique recourir à la notion d' "obstination déraisonnable ", comme on le fait en médecine."

Cette loi sera suivie d'autres plus tard qui continueront la démolition de ce fameux repos dominical. Elle ne pourra pas faire respecter le volontariat des employés . Qui peut croire sérieusement qu'un salarié pourra refuser à son patron de travailler le dimanche ? Mais l'essentiel n'est pas là. Ce projet de loi, si cher au président de la République, est un étendard de notre pieuvre , la société de consommation. La société marchande est la seule et grande valeur de nos néo libéraux . Le mercantilisme est proposé comme remplacement de la vie familiale et culturelle.

Il ne s'agit pas d'un enjeu religieux, pour les chrétiens et pas seulement les catholiques, mais du sens de l'homme que nous avons ou non. Le commerce n'est pas le dernier mot de la condition humaine pour son épanouissement. Les épiscopats de l'Europe l'ont d'ailleurs affirmé avec humour, ce qui n'est pas plus mal : " Un catholique peut aller à la messe tous les jours, mais il n'y a que le dimanche que les familles peuvent se retrouver."

Les évêques français ne se font pas beaucoup entendre par peur, sans doute, d'être accusés de défendre uniquement la messe . Le courage n'est pas d'actualité. Quelle tristesse, la société bling bling continue ses ravages dans une indifférence généralisée.

Amos écivait vers 750 avant J.C. :
" Nous achéterons les faibles à prix d'argent et le pauvre pour une paire de sandales ." 8, 6.

vendredi 3 juillet 2009

VRAIMENT TU ES UN DIEU QUI SE CACHE.

Ce matin, à l'office, ce passage d'Isaïe 45 :
Vraiment tu es un Dieu qui se cache, Dieu d'Israël, Sauveur !
et quelques versets suivants la réponse !

Quand j'ai parlé, je ne me cachais pas quelque part dans l'obscurité de la terre ;
je n'ai pas dit aux descendants de Jacob :
Cherchez moi dans le vide !
Je suis le Seigneur qui profère la justice,
qui annonce la vérité !

En ces premiers beaux jours de juillet, je vous partage ces versets, réels instants de bonheur pour le croyant. Connaissez vous des textes qui posent aussi clairement, directement les questions de fond : " Vraiment tu es un dieu qui se cache !" C'est le cri de révolte, c'est la question lancinante pour beaucoup. Où est Dieu ? Est il caché ? Est il absent ? Est il disparu ? Jamais les auteurs bibliques ne censurent ces questions car elles habitent tout croyant et sont légitimes. Lorsque la question, le doute ont disparu, les fanatismes et les discours sectaires arrivent au grand galop.
Le Seigneur lui même entend la question et y répond très directement : " Je n'ai pas dit aux descendants de Jacob : cherchez moi dans le vide ! "

Noël Copin avait écrit un livre : Je doute donc je crois. La recherche de Dieu n'est pas toujours simple, apaisée, elle est légitime et nous n'avons pas à censurer nos questions. Elle ne se reconnaît pas dans la récitation de dogmes appris par coeur. La quête de Dieu est au coeur de nos vies et elle en épouse toutes les couleurs. Le Très Haut nous scrute, nous connaît, il nous voit dans notre quête et il ne nous abandonne pas. Bon été.