vendredi 29 mai 2015

La foi de Jésus.


Nous sommes habitués à parler de notre foi,
de nos questions sur la foi, de l'absence de foi.
Il s'agit toujours de nous.
Et si nous nous posions la question de la foi de Jésus ?

Sa foi c'est celle d'un Dieu proche, tendre, bienveillant,
un Dieu qui pardonne à Zachée et le réintègre dans sa ville, lui qui était un pécheur public.
Un Dieu qui guérit, qui exorcise, qui remet de bout,
un Dieu qui nous donne une Bonne Nouvelle, la souffrance, l'injustice doivent, peuvent être combattues, vaincues.

La foi de Jésus, c'est également la foi en nous les humains.
Il choisit les disciples au hasard des rencontres,
il ne sélectionne pas des héros, des meneurs, des parfaits.
Ayant peur d'être arrêtés avec lui, ils se sauveront,
Jésus continue à croire en eux, il ne les chasse pas, ne les renie pas.
Il a tellement foi en eux qu'il leur confie l'Evangile, une Bonne Nouvelle pour vivre debout.
Il leur manifeste cette confiance :
"Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde."

La fête de la Trinité n'est pas un exercice théologique,
un moment réservé aux savants, aux sages.
C'est la foi en un Dieu qui a foi en nous.
Un Dieu proche, fidèle, aimant même si nous ne le connaissons pas encore comme nous le connaîtrons.
L'Esprit est son aide, son amitié, sa fidélité qui jamais ne nous abandonnent,
surtout les jours d'angoisse, de souffrance, de solitude.

N'oublions jamais que le Seigneur a foi en nous.

J.T.

jeudi 21 mai 2015

La vérité, rien que la vérité ! Pentecôte 2015.


Au moment de les quitter, Jésus promet de donner à ses disciples l'Esprit du Père, l'Esprit de vérité.
"Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière."
Dans un autre passage, Jean écrit :
"Si vous demeurez dans ma parole....vous connaîtrez la vérité et la vérité fera de vous des hommes libres." 8,32.

Jésus n'avait pas peur de la réalité, de la vérité des vies, des situations, il ne les minimisait pas, il osait les regarder en face.
Zachée est un voleur, Jésus le sait et ne lui donne pas des circonstances atténuantes.
La Samaritaine a des amours nombreuses, Jésus n'a pas peur de lui parler :
"En cela tu as dit vrai...l'homme que tu as maintenant n'est pas ton mari."
La vérité, selon Jésus, c'est de regarder sa vie comme elle est, sans lunettes déformantes,
sans trafiquer l'image avec son logiciel !
Or, combien de fois n'osons nous pas regarder les choses en face.
"Tu exagères, secoue toi, il y en a d'autres qui sont bien pires que toi."
Sans parler des hommes politiques qui, le soir des élections,
voudraient nous faire croire qu'ils ont gagné ou presque, lorsqu'ils sont battus.
L'Esprit de vérité peut nous aider à vivre notre vie comme elle est,
sans avoir peur de l'affronter, sans être obligé d'être dans le déni, le mensonge.

Mais Jésus nous donne un message beaucoup plus beau que celui de la lucidité nécessaire.
Pour Dieu, la vérité est "l'homme debout, l'homme vivant."
La vérité de Dieu est celle de la libération de l'esclavage en Egypte,
du retour d'exil de Babylone,
de la résurrection du Crucifié du Golgotha.
L'Esprit de vérité permet à Zachée d'arrêter d'être un voleur et un collaborateur.
L'Esprit de vérité aide la Samaritaine à renouer avec les gens de son village.

La Pentecôte, don de l'esprit de vérité qui nous permet d'espérer, d'avancer parce que nous n'avons plus peur de nous regarder lucidement.

J.T.

mardi 12 mai 2015

Dieu...

"Dieu, c'est justement Celui qu'on attend,
ou plutôt Celui qui nous attend
au plus intime de nous-même.

Il est toujours là,
c'est nous qui n'y sommes pas.

Mais quand notre coeur s'ouvre,
alors, quel Bonheur,
quelle Lumière,
quel Espace,
quelle Jubilation."

Maurice Zundel.

Ascension.

La fête de l'Ascension a t-elle encore un sens pour nous ?
Que signifie "être enlevé au ciel, siéger à la droite  de Dieu" ?
Qui ne se pose pas ces questions bien légitimes ?
Pour "dire" Dieu, nous n'avons que nos mots et ils sont bien pauvres.
Il en est de même pour dire nos amours, nos amitiés, nos passions, nos engagements, nos fidélités.
Tout le monde n'est pas poète ou écrivain.

Lorsque Marc écrit que son Rabbi est monté au ciel,
il redit, avec ses mots, que l'Eternel n'est pas dans un monde séparé du nôtre,
qu'Il est devenu un des nôtres avec Jésus,
que la terre et le ciel ne sont plus à jamais deux continents étrangers l'un à l'autre.
Le ciel du Créateur n'est pas inaccessible aux humains.
Comme Jésus nous vivrons dans la lumière du Très Haut.

L'Ascension nous dit aussi que nous sommes capables de nous élever, de nous dépasser
au delà de ce que nous pouvons imaginer, espérer.
Pierre, le pécheur du bord du lac, Paul, le pharisien zélé,
auraient-ils pu envisager d'eux-mêmes d'avoir le destin qu'ils ont eu ?
François d'Assise, fils de riche marchand, a été emmené par l'Esprit de Dieu sur des chemins qu'il ne connaissait pas.
N'en est-il pas ainsi dans nos vies, même si elles ne sont pas exceptionnelles ?
L'Esprit de Dieu ne nous permet-il pas de rester fidèles à la Bonne Nouvelle contre vents et marées,
ne nous pousse-t-il pas sur des routes que nous n'aurions pas connues sans Lui ?

L'Ascension, fête des épousailles de Dieu et des hommes,
qui les fait vivre  là où ils ne seraient pas allés seuls.

J.T.

jeudi 7 mai 2015

L'hymne à la joie. Jean 15,9-17

"Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite."
Nos sociétés recherchent le bonheur, la paix, la joie, la santé.
Que de conseils pour manger sainement, pour bien respirer,
pour combattre le stress, l'angoisse, la tristesse.
C'est une excellente chose,vaut mieux être heureux et en bonne santé que triste et malade.
Mais le piège, c'est pour ceux qui ne vont pas bien,
qui ne parviennent pas à être en paix, qui s'enfoncent dans la déprime, l'échec, l'angoisse.
Ils se sentent comme exclus de cette recherche de la joie, de la paix.

En évoquant la joie, Jean contribuerait-il, lui aussi, à cette exclusion de certains ?
Jésus ne parle pas de la joie en général, mais de "ma joie".
C'est cette joie intérieure qu'il veut partager aux disciples, à nous aujourd'hui.
Jésus a pleuré Lazare, a souffert sur la croix, a connu les tentations.
Sa vie n'est pas absolument zen, calme, tranquille.
Sa joie ?
Celle de la proximité avec l'Eternel tendre comme un père,
celle du priant qui sait qu'il ne parle pas à Dieu dans le vide,
celle de son espérance plus forte que les échecs et la mort,
celle de faire connaître, toucher une véritable Bonne Nouvelle :
le Très Haut est proche, tendre, fidèle.

Il faut naturellement nous battre pour faire reculer le malheur, la maladie, la tristesse.
Mais Jésus nous livre le coeur de sa vie, de sa prière, de son combat.
Il nous assure que la foi en Dieu peut nous donner une joie plus forte que toutes nos misères et nos difficultés.
Les paroles du Christ sont vérité et liberté, une joie profonde peut nous habiter.

J.T.
10 mai 2015