dimanche 23 décembre 2012

CONTE DE NOËL


Comme chaque année au ciel, les préparatifs de Noël allaient bon train, les préparatifs, mais surtout les discussions.Comment renouveler la célébration de la naissance du Nazaréen ?Qui inviter le 25 à la table de l’Éternel? Quels cadeaux originaux pour les armées d'anges, de chérubins et d'archanges ?
Le psalmiste , numéro 12 , se promenait dans les allées du paradis en proclamant bien fort :" Combien de temps Seigneur vas tu m'oublier ?Combien de temps me cacher ton visage ?Combien de temps aurai je l'âme en peine et le coeur attristé chaque jour? Combien de temps mon ennemi sera-t-il le plus fort ?"
Des angelots irrespectueux le traitèrent de grincheux, de grognon, de trop triste." Mais vous ne regardez jamais les chaines d'information, achetez vous une parabole. Plus de 40 000 morts en Syrie, les femmes bafouées, martyrisées en Afghanistan.Des hommes, des femmes couchant sur les trottoirs en plein Paris. Ces écoliers en Amérique.Vous croyez que la vie est belle, facile, lumineuse."

Jérémie, Job, Qohelet se joignirent au psalmiste." Si on demandait à l'Eternel de ne pas fêter Noël cette année? Expliquons lui qu'il y trop de malheureux sur la terre, que la planète est malade, que sa propre création ne Le comprend plus parfois."
Le Seigneur les reçut, les écouta , les comprit. Il appela l'archange messager des grandes nouvelles pour partir annoncer que cette année Noël était reporté sine die.
Avant l'arrivée de l'archange, le vieil Isaïe, 2 700 et quelques années, entra dans le bureau divin.
" En ces jours là, Juda sera délivré, et voici le nom qu'on lui donnera : le Seigneur est notre justice. "Ces jours là, ajouta le prophète, le royaume du Nord, Samarie, venait d'être rasé et Jérusalem était sous la menace étrangère.Les gens se moquaient de mes prophéties,pourtant il en fallait bien un pour dire et redire que l'Eternel est justice et non vengeance ou guerre.
" Prenez courage, ne désespérez pas "." Un jour le boiteux bondira comme un cerf et la bouche du muet criera de joie.Un jour les captifs reviendront. Un jour un bonheur sans fin illuminera leur visage, allégresse et joie les rejoindront,douleur et plainte s'enfuiront."
" Vous croyez qu'autrefois c'était simple à dire, à croire? Après Samarie, Jérusalem est tombée et mes disciples ont été exilés à Babylone.Pourtant Seigneur, c'est Toi qui nous a dit d'annoncer que jamais Tu ne nous abandonnerais. "
Le Très haut prit le vieux prophète dans ses bras, retint une larme et annonça :
En avant, debout, soulagez la souffrance, tendez la main aux isolés,n'oubliez jamais que la naissance de Jésus est " une bonne nouvelle " pour la terre entière,pour les bergers comme pour les mages ."
Reprenant la parole, le psalmiste numéro 12, déclara :" Je chanterai le Seigneur pour le bien qu'il m'a fait."et tous se souhaitèrent un Noël de paix et de lumière.
J.T

mardi 11 septembre 2012

ATTENTION : SUICIDE.

L'Organisation Mondiale de la Santé vient de publier les chiffres du suicide dans le monde.
Une personne meurt dans le monde suite à un suicide toutes les 40 secondes environ, soit plus que le nombre combiné des victimes de guerres et d'homicides.

Plus de suicides que de morts par la guerre !

Son taux a énormément augmenté, jusqu'à 60% dans certains pays, dont la Russie et la Lituanie.
Chez les adolescents, le suicide est la deuxième cause de décès.

Aujourd'hui, dans Ouest France, un article sur le suicide des personnes âgées en France.
3 000 de plus de 65 ans sur un total d'un peu plus de 10 000 suicides ! Le suicide des personnes âgées est, contrairement aux idées reçues, cinq fois plus fort que chez les adolescents.
" Bien souvent, quelqu'un ne parle plus ou ne mange plus, on met ça sur le compte de l'âge. Alors que ce peut être un état dépressif."

La solitude est " évidemment " un des facteurs aggravants. 
A chacun de lutter contre ce cancer contemporain.

vendredi 13 juillet 2012

OUBLIES DE L'ACTUALITE.

Les gros titres de l'information ne doivent pas nous empêcher de scruter attentivement les nouvelles importantes trop souvent oubliées, en quelque sorte dissimulées sous le flot des gros titres.Cette semaine pourtant deux informations nous laissent espérer que le pire n'est pas toujours le dernier mot de notre histoire.

Une historienne a établi, à partir de documents d'archives, qu'Adolf Hitler avait protégé provisoirement en 1940 un officier juif, qui avait été un camarade de régiment pendant la première guerre mondiale . Ce document a été délivré en 1940 et retiré en 1942. Ernst Hess à survécu à sa déportation à Milbertshofen et est décédé en 1983. 

En Lybie,la colation du " libéral " Mahmoud Jibril l'emporte sur le parti islamique. Personne n'en parle . Si cela avait été le résultat contraire, que de commentaires sur l'obscurantisme religieux.

Cultivons la curiosité, l'actualité nous réserve parfois de belles et bonnes nouvelles.

jeudi 5 juillet 2012

TROP CONNU POUR ETRE CRU.

Marc 6,1-6.

Jésus ne peut faire aucun miracle dans son propre pays car les villageois le connaissent trop bien. " Le fils de Marie ", charpentier de profession, de la famille de Jacques, de José, de Jude, de Simon ... Ils le connaissent tellement qu'ils n'attendent rien de lui . Ils savent qui il est, un des leurs, un villageois comme un autre. Ils ne placent aucune espérance en lui.

Cela nous éclaire sur les miracles dans les évangiles. Chez Marc, on lui amène des malades pour les guérir. Un lépreux le supplie de le purifier. Des gens portent un paralysé et cassent le toit de la maison pour l'amener à Jésus. Jaïre se jette à ses pieds pour sauver sa fille qui va mourir. La femme qui souffre de ses pertes de sang le touche pour guérir. Dans tous les cas, existe une attente. Le malade, ses proches, sa famille espèrent en Jésus. Le miracle répond à leur désir.

Qu'attendons nous de Dieu? Croire, est ce une question plus ou moins philosophique ? Croyons nous que la prière, la justice, la célébration peuvent nous aider à réaliser des miracles dans nos vies et dans celles des autres? Ou somme nous résignés ? Comme les villageois ont fait le tour de Jésus, nous risquons de faire le tour de Dieu. Je suis catholique, mais je n'attends plus rien. Je ne désire pas que ma vie et celle des autres se transforment. Sans désir, sans avenir, sans espérance Dieu ne peut nous faire avancer, malgré nous, contre nous.

" Et là il ne pouvait accompir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains." Contradiction absolue ! Je n'ai trouvé aucune note, aucune explication de ce verset. Alors je me risque. Si cela signifiait que l'amour de Dieu pour nous est si fort qu'Il continue à faire du bien, à se manifester, à nous faire signe, magré nous, même lorque nous n'attendons plus rien, que nous sommes emmurés dans nos habitudes mortifères.
Même dans son village qui ne croit pas en lui, Jésus soulage la détresse humaine. Dieu , lui, n'est jamais blasé, résigné, désespéré.

jeudi 28 juin 2012

DEUX FEMMES CERNEES PAR LA MORT.

Marc 5,21-43.

L'évangéliste nous parle d'une jeune fille de douze ans qui va mourir. Douze ans, dans la société de Jésus, c'était l'âge où la jeune devenait femme et maman. La fille de Jaïre ne connaîtra pas l'amour et la maternité.
Marc nous parle aussi d'une femme qui souffre de pertes de sang, depuis douze ans, qui souffre cruellement,
qui a consulté de nombreux médecins et dont l'état n'a fait qu'empirer.
La vie, le sang s'en vont. La mort, le malheur s'installent.
" Dieu ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants." Sagesse 1,13. Marc nous donne à voir trois figures de croyants, pour commenter ce verset de la Sagesse.

Jaïre, un notable juif, le chef d'une synagogue. Un notable qui se mêle à la populace, qui s'agenouille devant Jésus, qui le supplie de sauver sa fille. Lorsque les siens lui annoncent la mort de sa fille, Jaïre continue à suivre Jésus, à croire en lui contre toute espérance. Jusqu'au bout de son malheur, il fait confiance au Rabbi de Nazareth.

La femme qui souffre depuis douze ans est impure. Que de sottises les hommes ont dites des pertes de sang en mêlant sexe et sacré. Elle ne connaît pas Jésus. " Elle a entendu parler de lui." Elle n'a qu'un désir : toucher son vêtement, pas lui parler, pas l'arrêter, pas le toucher, frôler seulement un simple bout d'étoffe. Elle croit qu'ainsi elle sera délivrée, sauvée. Elle , l'impure, ose braver la foule, tant sa soif de vivre, son désir sont grands.

Jésus, d'abord un croyant parmi d'autres croyants. Il se rend compte de la foi de la femme." Qui m'a touché?" Les disciples ironisent : " Tu vois bien la foule qui t'écrase . " L'emerveillement de Jésus devant cette femme : " Ta foi t'a sauvé." 
Jésus qui croit en Dieu son Père contre la fatalité du malheur. " Ne crains pas, crois seulement." " Lève toi " dit il à l'enfant. La gloire de Dieu, c'est l'homme debout. Jésus nous révèle un Dieu attentif aux drames de ces deux femmes et de leurs familles. Sa foi s'appuie sur le désir, sur l'envie de croire, sur l'espérance de Jaïre et de la femme malade. Comme eux, mettons toujours nos forces du côté de la vie, de l'avenir. Faisons reculer le malheur et la fatalité.
 

mercredi 27 juin 2012

ROOSEVELT 2012 .fr

Ce 27 juin 2012, à la une des journaux :

Le chômage au plus haut depuis 1999.

2 922 100, soit 8% de plus en un an.
Si on additionne ces chômeurs et ceux qui ont une activité réduite ( catégories B et C ), les travailleurs pauvres : 4 347 100, soit 6,4% de plus en un an.

Une nouvelle rencontre franco allemande ce soir . Combien se sont tenues où on proclamait que la tempête allait s'apaiser, voire disparaître ?

Le SMIC augmente, mais de peu.

Le Portugal, l'Irlande, l'Espagne, l'Italie, Chypre maintenant . Et la France ?

Le ciel semble bien plombé, comme la météo dans l'ouest ! Comment comprendre les enjeux ? Sommes nous impuissants, résignés à regarder les économies de nos pays s'écraser et se télescoper, tels des bolides dans une course folle ?

Stéphane Hessel, Edgar Morin, Pierre Larrouturou et bien d'autres refusent la fatalité.
Ils pensent que nous pouvons avoirt un certain poids sur les décisions si nous nous manifestons.

Ils ont créé le mouvement : Roosevelt 2012.
Je ne suis pas économiste, mais je vous partage cette information pour tenter d'y voir plus clair, plus juste.

dimanche 24 juin 2012

L'AUMONIER de PRISON S'APPELLE CACHOT !

Jean Cachot est aumônier à la maison d'arrêt de Besançon depuis 1976 ! Quoi de plus normal que de vouloir partager ce qui l'anime dans ce ministère si particulier . Nous nous connaissons depuis plus de vingt ans et je vous conseille de lire son livre.
" Une si longue marche à l'ombre." Edilivre classique collection.

Avec beaucoup, de pudeur et un grand art de la litote, Jean Cachot évoque les multiples facettes de la condition pénitentiaire et de l'aumônerie des prisons. Il aurait pû écrire deux ou trois livres, mais son essai nous permet d'un peu mieux connaître un monde que nous voulons si souvent ignorer et mettre à distance.
Pour vous donner envie de le lire, voici quelques " bonnes pages ".

" Nous ne savons pas voir où Dieu nous fait signe, on nous l'a fait chercher, on le cherche si spontanément là où c'est impressionnant, là où c'est puissant jusqu'à l'écrasement. Le signe du Crucifié, ce fut et ça reste les blessés de la vie, et le signe du Ressuscité, ce fut et ça reste celles et ceux qui s'approchent d'eux en amis."

" Quand le poids de l'épreuve s'est fait trop lourd, que le temps a perdu tout relief et écrase, il reste de valoriser des moments, tels une rencontre, une célébration où la personne peut être bien et trouver un peu de lumière. Le poids des jours pèsera autant demain, mais des lieux et des temps de respiration où la personne se rappelle qu'elle est une personne, que Dieu n'est pas loin d'elle, vont lui permettre de tenir et de repartir, même pour très peu de temps."

" Il n'y a pas de langue sacrée, pas plus le latin pour nous que l'arabe pour les musulmans. La langue qui va bien pour parler à Dieu, c'est quand chacun prie avec un coeur sincère, la langue qui parle le mieux de Dieu, c'est celle qui dit des mots d'amour, d'amitié ou de pardon. Cette langue, tout le monde peut la parler et tout le monde la comprend. Et cette langue là, c'est Dieu qui parle par notre bouche."

vendredi 15 juin 2012

MILLIERS d'OISEAUX sur la BRANCHE.

Jésus nous parle du moutardier qui a de longues branches " où les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre." Marc 4,26-34. Le prophète Ezéchiel cite le cèdre, cet arbre magnifique du Liban : " Tous les passereaux y feront leur nid, toutes sortes d'oiseaux habiteront à l'ombre de ses branches." Ez 17,22-24.
Les oiseaux font leur nid dans de bons endroits où ils vont être tranquilles. Même les chats de gouttière ont besoin d'avoir un " nid ", un lieu de repli, de tranquillité !

Jésus compare le Règne de Dieu à un moutardier, là où les oiseaux font leur nid, se posent, se rassurent. Soyons de ces oiseaux. La vie de Jésus, ses paroles, ses actes, la prière des Psaumes, la lecture de la Bible sont un arbre si grand, si fort que nous pouvons y trouver un abri, un nid. La vie n'est pas toujours facile et chacun a besoin d'un lieu de paix, de repli, un lieu où reprendre pied, lâcher prise, crier un bon coup ou simplement savourer la douceur du soir. L'espérance de Dieu est ce nid, ce lieu. Elle me met à l'abri de la désespérance, de la répétition des erreurs et des échecs. Elle me permet de rebondir, de repartir. Chacun peut y construire son nid.

Ezéchiel apporte une précision. Toute sortes d'oiseaux habitent à l'ombre des branches du grand cèdre. Et Dieu sait s'il y en a des sortes d'oiseaux ! Du moineau au pélican, du martin pécheur à l'émeu. Le Royaume de Dieu est pour tous les oiseaux, pour tous les hommes de toutes races, de toutes classes, de toutes religions et spiritualités. Ils y sont tous invités. Chacun peut y faire entendre son chant, aussi divers soient les airs. Ceux qui croient au Dieu unique, ceux qui ne savent pas , ceux qui ont d'autres sagesses, d'autres recherches. Tous les hommes de bonne volonté, aussi divergents soient leurs credo se retrouvent à chanter la création en respectant l'homme. Ayons toujours le souci de connaître d'autres que nous, d'apprendre à respecter ceux qui ne prient pas comme nous, mais qui, eux aussi, cherchent Dieu et la façon de vivre de son Espérance au quotidien.

jeudi 31 mai 2012

3 JUIN, fête de la SAINTE TRINITE.

Une semaine après la Pentecôte, la liturgie nous donne à fêter la Trinité, Dieu Père, Fils et Esprit. Tenter de parler de la Trinité ne consiste pas à discourir philosophiquement sur la nature et les trois personnes. Il s'agit encore moins de " tomber " dans un polythéisme déguisé, trois dieux à la place de l'Unique. C'est se risquer à dire quelques mots sur les fondements de notre Espérance.

" Que tes pensées sont pour moi difficiles,
Dieu, que leur somme est imposante !
Je les compte : plus nombreuses que le sable !
Je m'éveille : je suis encore avec toi. "

Ces versets du psaume 138 peuvent nous aider à " penser " la Trinité. Dire que Dieu est Père, Fils, Esprit est reconnaître que son mystère est insondable. Je ne peux définir la Trinité,  la mettre dans une formule. Tout le récit biblique m'indique que la fidélité, la bonté, la justice du Seigneur dépassent tout ce que je peux imaginer. Le Créateur de l'univers est le compagnon amical des douze, le condamné à mort du Golgotha, l'Esprit de justice, de pardon, de vérité toujours à l'oeuvre dans l'histoire des humains. Les pensées de Dieu, les pensées sur Lui sont de fait plus nombreuses que le sable, mais je ne suis pas perdu dans cette immensité. Je continue à Le chercher, à Le prier, à vivre de Son Espérance. Le mystère du Très Haut ne l'empêche pas d'être l'Ami Caché, cher à Jean de la Croix.

" Mon père et ma mère m'abandonnent ;
le Seigneur me reçoit."

Le psaume 26 chante l'absolue fidélité de Dieu à ses créatures. Il ne laisse pas de côté celui qui se retrouve totalement seul. Le Créateur n'est pas un principe physique, une énergie extraordinaire : c'est un Père amoureux des humains, ayant tellement confiance en eux qu'il leur laisse la création pour que la vie soit belle et bonne.  
Le visage de l'Eternel est celui du Fils, le Nazaréen notre compagnon d'humanité. Notre véritable credo s'écrit dans les actes et les paroles de Jésus.
Dieu nous laisse libres, mais il ne nous abandonne pas à " notre triste sort ". Son Esprit est en chacun de nous, le sachant ou l'ignorant . Il illumine notre condition lorsque la justice terrasse la résignation, que la joie l'emporte sur l'angoisse.

Dire la Trinité, c'est dire  Dieu tellement amoureux de nous qu'il a pris visage d'Homme.

INSTANTS de GRACE en PRISON.

Ce matin, à la maison d'arrêt, un détenu souhaite me voir au parloir pour me parler seul à seul. Je me doute que c'est important, mais je ne pouvais imaginer les raisons de cette entrevue.

" J'ai menti à tout le monde car j'ai tellement honte de ce que j'ai fait. Vous, je ne voulais pas vous mentir, alors voici les vraies raisons pour lesquelles je vais être jugé." Je le vois régulièrement, mais je ne pensais pas avoir créé avec lui un lien si fort pour qu'il se sente tenu de ne pas me mentir ! Cet homme, écrasé par le poids de la culpabilité tient à " faire la vérité " alors que je ne lui demandais rien. Moment de grande humanité et d'émotion dans cet univers carcéral où le mensonge règne. La fraternité naît là où il n'est pas toujours évident de la deviner.

Je pars ensuite faire des visites dans les cellules . Un détenu que je connais bien me réclame le psaume 22 ! qu'il a lu un jour et envoyé à sa soeur tellement il apprécie le texte. Il désire l'avoir pour l'apprendre par coeur et me récite le premier verset : " Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien." Nous parlons plus souvent foot que psaumes, qui aurait deviné ce coup de foudre qu'il a eu pour cette prière ?

Un surveillant me fait appeler pour rencontrer un détenu indigent et essayer de l'aider.

Il y a des matins où le soleil perce les barreaux .

vendredi 25 mai 2012

ESPRIT ES TU LA ?

Pentecôte, moment de révélation où les disciples osent parler ouvertement à Jérusalem de la résurrection du Nazaréen. Pentecôte, fête de l'Esprit de Dieu dans nos vies.

L'Esprit de Dieu nous fait sortir de nos maisons. Les disciples avaient peur, on les comprend, ils restaient entre eux. L'Esprit les déloge, les fait sortir à la rencontre des autres. C'est normal d'avoir peur. Peur de ne pas trouver les mots pour dire notre foi, peur de sortir des sentiers battus de notre église et de se faire rattraper par les autorités. Peur d'aller à la rencontre des exclus, des marginaux, des souffrants. Pourtant, comme les disciples, des hommes, des femmes sortent de chez eux, tel l'abbé pierre ce grand bourgeois lyonnais, pour annoncer sur la place publique que Christ est ressuscité et en vivre.

L'Esprit de Dieu nous permet de nous parler. Luc énumère les peuples de la terre, les Elamites, les Phrygiens...tous ces Juifs qui vivaient dans le bassin méditerranéen. Ils parlaient des langues différentes. C'est toujours le cas, nos classes, nos cultures, sans parler des nationalités, sont si différentes. Il n'est pas facile, ni naturel de se comprendre . Ce qui est essentiel pour l'un n'a pas de valeur pour l'autre. Pourtant l'Esprit est en chacun. La Bonne Nouvelle n'appartient pas à un peuple choisi, à une église, à une spiritualité . Elle peut se dire dans tous les pays de la planète. l'Esprit nous aide à entrer en relation avec ceux qui parfois nous semblent si étranges et étrangers.

L'Esprit est notre phare, notre étoile, notre boussole. Le Paraclet n'est pas un avocat parce que nous serions avant tout pécheurs. C'est un roc, un guide, un abri, une force qui me dit de ne jamais me résigner au pire, de toujours me battre pour l'homme, qui me répète inlassablement que la vie est plus forte que tous nos échecs et nos morts.

L'Esprit ne nous abandonne jamais, mais il nous laisse tracer notre chemin. L'Esprit n'a jamais quitté Pierre, André, Jacques, Etienne, Paul, mais la haine et l'injustice les ont tués. L'Esprit ne nous empêche pas de prendre nos responsabiltés, il est avec nous sur nos chemins.
Aujourd'hui contemplons tout ce qu'il y a de beau, de vrai, de bon, de juste autour de nous. Là est la trace de l'Esprit de Dieu sur notre terre.

vendredi 4 mai 2012

RIEN QUE DU BONHEUR .

Lorsque Jésus nous parle de Dieu, du Créateur, du Très Haut, du Tout Autre, il emploie l'image du vigneron et de sa vigne. Jean 15,1-18. Jésus décrit le travail du vigneron, nettoyant les sarments pour que le raisin soit bon et le vin un nectar délicieux. Le raisin et le vin ne sont pas des aliments " nécessaires ". Autrefois le prisonnier était condamné au pain et à l'eau et l'amoureux vit d'amour et d'eau fraiche ! Mais le Nazaréen n'est pas un ascète , partisan des mortifications extrêmes . Jésus a été traité " d'ivrogne et de glouton " à la différence de son cousin le Baptiste, prophète aux moeurs austères prés du Jourdain. Jésus s'est souvent invité à la table des pécheurs, à la noce à Cana et c'est lors d'un repas d'adieu qu'il partage le pain et le vin avec les siens.
Pour évoquer le projet du Créateur sur nous, Jésus n'hésite pas à évoquer le raisin, le vin, le plaisir des bonnes choses. Les textes de création ne cessent de répéter que Dieu nous a donné la vie pour être heureux sur cette terre . " Et Dieu vit que cela était bon."

Comment en sommes nous arrivés à cette présentation caricaturale de croyants tristes, austères, n'aimant pas bien la vie, ne parlant de leur espérance que les jours de malheur ou de repentance ? Comment en sommes nous arrivés à prêcher si souvent sur la souffrance et le sacrifice et à oublier le plaisir et la joie d'être aimés par le Seigneur.
Certes, la vie est souvent trop rude, Jésus le savait bien lui qui guérissait et qui exorcisait, mais son message est une BONNE NOUVELLE. Le Père ne veut pas que nous nous sacrifiions, mais que nous soyons debout, que nous vivions .Si nous trinquions à cette annonce ?

mercredi 25 avril 2012

LA FOI REND ELLE HEUREUX ?

Hier, le café interreligieux d'Hérouville débattait de ce sujet : la foi rend elle heureux ?


Il me semble , d'abord, que la foi n'est pas une thérapie, n'est pas une sagesse pour chasser les peurs et les angoisses. Méfions nous des pieux conseillers ! " prie et cela s'arrangera ". La prière n'est pas une démarche thérapeutique et les difficultés de l'existence sont parfois très lourdes.
La foi n'est pas non plus une méthode, une sagesse, un entrainement pour mieux respirer, être conscient de toutes les dimensions de notre réalité. La foi ne fait pas concurrence aux diverses sagesses qui peuvent nous aider à aller bien, ou moins mal. La foi en Dieu n'est pas un passeport vers le bonheur. Job et bien d'autres croyants sincères sont parfois submergés, hélas, par le malheur. Il est donc possible d'aller mal, physiquement, psychologiquement, socialement, de ne pas savoir ce que c'est qu'être heureux, et d'être un authentique croyant. La foi n'est pas réservée à une élite qui atteindrait un équilibre de grande sagesse.

Ceci étant dit, chaque participant hier soir a évoqué la paix, la sérénité, la joie. La foi en Dieu peut donner une grande paix, même au milieu des pires difficultés de l'existence. Croire que Dieu n'est pas un idéal moral, une réponse philosophique mais Celui qui me connaît, qui m'aime, qui m'espère est un immense réconfort. Croire que le temps que je passe à Lui parler, à Le prier , n'est pas une méthode coué, un entrainement pour être zen, mais un moment d'amitié entre le Créateur et moi procure une grande joie. Le croyant que je suis n'est pas plus zen, plus équilibré, plus heureux que mon voisin athée, agnostique. Mais la confiance en un Dieu proche, ami et non juge tout puissant, cette confiance donne un grand bonheur. Au fil des ans, cette confiance, c'est à dire cette foi, creuse un chemin de paix dans mon existence. Croire en la résurrection du Nazaréen, croire qu'il est possible, dès cette terre, d'ouvrir des chemins de justice, de paix m'aide à vivre et non à survivre . Irénée écrivait : " La vie de l'homme, c'est  de voir Dieu ". Le combat pour la justice et la vie de prière me font vivre dès maintenant dans la lumière du Très Haut, même si ma vie , comme la vôtre, est aussi parfois douloureuse. La paix que donne la foi est plus forte que mes propres difficultés.   

mardi 24 avril 2012

LA TRACE DE NOTRE VIE. LUC 24,35-48.

En ces temps de Pâques, les évangiles nous parlent des apparitions de Jésus aux disciples pour en saisir l'originalité, il est parfois bon d'entendre d'autres voix.

François Hollande, dans La Vie, dit des " forces de l'esprit " chères à Mitterand : " Ce n'est pas forcément un acte de foi religieux. C'est penser qu'il y a une dimension qui nous échappe, que nous devons nous dépasser nous mêmes. Chaque individu laisse une trace, au delà de sa seule descendance. Nous sommes davantage qu'un temps de vie."

Il est bon de nous rappeler que parler de spirituel, de l'homme qui dépasse l'homme, n'entraîne pas nécessairement la foi en Dieu, en l'Autre. Non pour juger, cataloguer, mais pour tenter de bien se parler en comprenant ce que les mots disent. Ce que dit le candidat, c'est que l'idéal humain peut nous entraîner à nous dépasser. C'est Camus dans La peste, c'est le meilleur de l'humanisme.

Les évangiles nous disent bien plus. L'homme n'est pas que l'homme. Il est une étincelle de Dieu dès cette terre. Toute vie humaine est illuminée par l'Esprit de Dieu, que la personne y croie ou non, entretienne cette lumière ou l'éteigne.
C'est dans notre humanité que Dieu est, qu'Il se laisse discerner. Les textes de résurrection ne parlent pas de la récompense des bons et de la punition des méchants. Ces textes ne sont jamais associés aux textes de jugement dernier. Ils tentent de nous dire que Jésus ressuscité est vraiment celui qu'ils ont connu, mais vivant d'une vie autre qui ne meut jamais.
Nous aussi, Dieu nous aime assez pour que nos vies, nos traces, nos personnes vivent avec Lui, Le voient.
Croire au Dieu de Jésus nous entraîne à laisser une trace de bonté, de paix, de justice et nous fait espérer que c'est cette trace même qui nous fera vivre dans le mystère de Celui que nous ne voyons pas mais que nous désirons rencontrer à la suite du Nazaréen.

vendredi 13 avril 2012

CASSER NOS PEURS. Jean 20,19-31.

" Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des juifs."
Jésus entre, leur apparaît. Et lorsqu'il revient pour parler à Thomas, c'est toujours le même scénario : " Jésus vient alors que les portes étaient verrouillées."

C'est la première fois que je remarque cette insistance de Jean à parler de la peur des disciples.
Nous les comprenons bien. A la suite de leur Maître, ils risquaient l'arrestation. Nous aussi, nous avons nos peurs : des autres, de nous même, de la maladie, du chômage...

Et si notre principale peur était autre ? Nous qui nous disons croyants, disciples du Nazaréen, ne verrouillons nous pas nos vies à la tendresse de l'Eternel pour chacun de nous ? Cela nous semble parfois si impossible à croire que nous refusons de dire que le Seigneur a de l'attention pour chacun de nous .
" Que je marche ou me repose, tu le vois Seigneur.
Tous mes chemins te sont familiers." Psaume 138.
Ce verset qui narre l'attention amicale nous le transformons parfois en regard du geôlier pour le détenu !
De fait, déçus par des proches, nous peinons à croire que le Père du Nazaréen nous connaît, nous aime et ne veut qu'une chose : que nous vivions dans sa lumière.

Ne verrouillons pas nos vies, parce que nous souffrons, à sa paix, à son espérance. La foi ne remplace pas le médecin, ne donne pas un travail, n'empêche pas la souffrance.
Mais si la vie de prière est au coeur de notre existence, pas pour demander, pour parler à Dieu comme à un ami proche, si ce rendez vous est le grand moment de notre journée, alors la paix, l'espérance de Dieu nous aident à déverrouiller nos vies.

Croire que le Seigneur ne nous abandonne jamais, croire que je peux L'aimer et non seulement croire en Lui, peut donner une joie une lumière qui brisent les verrous de nos peurs.















vendredi 6 avril 2012

" IL VIT ET IL CRUT." Jean 20.

Jésus, leur ami, leur guide, leur rabbi est mort le vendredi après midi comme un malfaiteur.
Marie de Magdala, une femme de leur groupe, est venue les prévenir. Le corps du maître a disparu. il a été enlevé . Par qui ? Personne ne sait.
Alors les deux disciples se rendent à leur tour au tombeau. Les linges sont là mais le tombeau est vide. La mort a disparu.
L'un des deux vit et crut.

Il voit l'ouverture du tombeau, il voit le soleil, l'avenir, l'horizon et non le cadavre de Jésus.
Il revoit Jésus s'invitant chez Zachée, ce collaborateur, ce voleur, partageant son repas et lui ouvrant un avenir autre que le vol.

Il revoit Jésus discuter avec un centurion romain choqué par la maladie grave de son esclave. Il lui rend la paix, la joie et guérit cet homme.

Il revoit Jésus, entouré d'Elie et de Moïse, dans une blancheur céleste, leur partager sa proximité avec l'Eternel.

Il revoit Jésus à Cana, heureux de vivre, de manger, de boire à la noce du village.

Il voit le tombeau vide. La mort n'est plus là. Elle est vaincue.

Nous aussi, sachons regarder dans notre quotidien ces instants de lumière, de vie, de résurrection, qui nous sont donnés gratuitement.
La fidélité d'un ami, la prière des moines, le dévouement près de ceux qui n'arrêtent pas de rechuter.
A la suite de Jésus, des hommes, des femmes, croyants ou non, nous révèlent chaque jour que la mort est vaincue, que la Lumière du Très Haut est la vérité de notre existence.
Bonne fête de la résurrection.

" Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité." comme le disent les orthodoxes le jour de Pâques !

dimanche 1 avril 2012

RAMEAUX 2012.

Ce matin va être lue dans toutes les églises du monde la Passion selon Marc.
Je voudrais retenir deux figures dans ce récit des derniers moments de Jésus.

" Jésus se trouvait à Béthanie, chez Simon le lépreux. Pendant qu'il était à table, une femme entra, avec un flacon d'albâtre contenant un parfum très pur et de grande valeur. Brisant le flacon, elle le lui versa sur la tête."
Jésus est à Béthanie, l'étau se resserre, dans quelques heures il sera arrêté. Une femme, dont on ne sait le nom selon Marc, pense à le parfumer. geste dérisoire, diront certains, irréaliste, inutile.... Et si cette femme nous rappelait que la beauté ne disparaît jamais même dans les pires moments de l'existence. Souhaitons nous de connaître de telles personnes toujours attentives au plus tendre de l'humain. Imitons les.

" Puis ils l'emmenèrent pour le crucifier, et ils le réquisitionnent, pour porter la croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d'Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs."
Jésus va être crucifié. Simon rentre du travail. A-t-il entendu parlé du Nazaréen ? Personne ne le dit. Peu importe, il se trouve sur son chemin, il va aider Jésus à porter sa croix.
Un inconnu a croisé notre vie. Il est devenu un ami. Il est toujours là, même aux pires moments. Il ne fuit pas.
Combien de Simon anonymes qui ne laissent pas seuls ceux qui vont mal, très mal. Combien de Simon anonymes qui ne se résignent pas au malheur des autres ! Savons nous les voir et leur dire " Merci." ? 
 

mercredi 22 février 2012

UNE PAROLE JUSTE , pas de la com.... CAREME 2012.

Aujourd'hui, mercredi des cendres, début du carême pour les chrétiens . Rite dépassé ? Fête dénuée de signification ? Jeûner, prier, faire l'aumône ? A qui cela parle-t-il aujourd'hui?
Dans le même temps, la campagne présidentielle qui se déroule et déverse son lot de petites phrases concoctées par les experts en communication. Ce verbiage rend sourds beaucoup de nos concitoyens!

" Quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret....
Quand tu pries, retire toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret....
Quand tu jeûnes, parfume toi la tête et lave toi le visage; ainsi ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement du Père qui est présent dan le secret..."

Ses proches disaient du Nazaréen qu'il parlait avec autorité, et non pas comme les scribes. Parler avec autorité, c'est mettre en harmonie ses paroles et ses actes. Il ne s'agit pas de faire de la com pour attirer le chaland, l'électeur comme le fidèle ! Jésus nous encourage à sonner juste, vrai, à être libres.

Prier, jeuner, faire la justice , trois pistes que chacun peut vivre en vérité, selon sa vie et ses préoccupations. Il serait plus simple d'énoncer des rites, de faire une liste de prescriptions, de commandements. Les religions sont expertes en la matière. Jésus nous croit capables de beaucoup plus. Nous pouvons oser la liberté . Le Père , notre Ami, est notre guide. Pas un juge, pas un despote. Un Père qui veut être prié par des hommes et des femmes libres.

Essayons nous aussi de parler avec autorité, de mettre en conformité nos paroles et nos actes.
Peut être aussi une piste pour nos choix politiques ! 


lundi 30 janvier 2012

BONHEUR de CROIRE ? VOUS AVEZ DIT " BONHEUR" ?

Ce week end, nous étions une vingtaine " autour " de la foi en la résurrection de Jésus. La lecture des textes, les échanges nous ont permis d'approcher un peu plus, un peu mieux...peut être , cette incroyable nouvelle qui a bouleversé la vie de Marie de Magdala, de Jean, de Pierre, de Paul et de tant d'autres depuis :
Il est VIVANT, ce Jésus mort sur la croix comme un criminel.

Naturellement, nous ne nous sommes pas contentés de lire les Ecritures, ce qui n'est déjà pas si mal !, nous nous sommes demandés si cette foi transmise par les apôtres nous aidait à vivre, nous faisait avancer dans l'existence.
Nous n'avons pas pu ne pas constater que la transmission semblait souvent arrêtée dans les familles, dans les communautés. Combien de jeunes disent à leurs parents chrétiens : " Vous nous avez donné des valeurs, la justice, la lutte contre les exclusions,  contre le racisme...." mais la source de ces valeurs, Jésus, paraît absente. Et qu'en sera-t-il à la génération suivante ?

Ce constat, banal certes ,est  douloureux et parfois culpabilisant. Notre monde a changé, la foi religieuse n'est pas la seule réalité qui semble si difficile à transmettre, nous avons cru que l'engagement suffirait ..... tant de paramètres peuvent être évoqués justement.

C'est alors qu'un sage dans l'assemblée s'est exclamé : "Et si nous n'avions pas su partager le bonheur de croire ? "

mercredi 25 janvier 2012

INTEGRISMES : DANGER.

Hier soir, le café interreligieux à Hérouville avait pour thème : l'intégrisme, une tentation du croyant ?

L'intégrisme , qu'il soit religieux, politique, économique ... est cette posture qui consiste à penser avoir absolument raison contre tous les autres. Il n'est malheureusement pas réservé aux religieux. Une participante a fait remarquer que le mot intolérance serait peut être plus approprié, plus facile à comprendre.
Hier, pasteur, imam, prêtre catholique, nous avons reconnu les ravages de l'intégrisme dans nos religions. Les participants ont dû être surpris de se rendre compte que c'était le musulman qui affirmait le plus que l'intégrisme était une tentation des croyants. Plusieurs fois, il a insisté sur son rôle qui est de combattre et de prévenir les courants intégristes dans sa mosquée, spécialement chez les jeunes.

L'intégrisme n'est il pas essentiellement un réflexe de peur, de citadelle assiégée ?


Chez les catholiques, les intégristes ne reconnaissent pas une autre manière de vivre en église que la leur. La reconnaisance de spiritualités, de manières diverses de prier, de chercher est interdite. Les Actes des Apôtres et les Lettres de Paul faisaient déjà état des combats entre  Judéochrétiens et Paganochrétiens pour vivre dans la même église. Il ne peut y avoir d'unité que si les différences sont acceptées. La peur de l'autre radicalise la position intégriste.
Où qu'il habite sur la terre, chacun sait qu'il n'y a pas qu'une religion, la sienne ! En France , les mosquées, les temples évangéliques sortent de terre. L'intégrisme ne voudrait que sa religion et les autres sont ses ennemies.

Personne n'est tenu de confesser une religion pour avoir une place dans la cité. Il est possible de professer l'athéisme sans être inquiété, ce qui n'est pas vrai partout dans le monde actuel.
Beaucoup cherchent dans des spiritualités sans Dieu le sens de la vie.
Tous ces bouleversmeents raidissent encore plus la position intégriste qui pense que la foi se meurt, et que le monde sombre, qu'il faut revenir au " bon vieux temps " où nous n'étions qu'entre nous.

Se connaître, oser se parler, oser dire nos désaccords permet le respect de l'autre. Les autres religions ouvrent mon esprit à la recherche de Dieu qui n'est pas le fait que des gens de mon église. Cette écoute amicale et bienveillante me confirme également dans ma tradition. Ecouter des Musulmans, des Juifs, des Protestants élargit mes horizons et me renvoie à ma propre appartenance écclesiale.



Longue vie !!! au café intereligieux.