mercredi 29 juillet 2015

Attention, nourriture !! Jean 6,24-35


Il n'est pas de semaine sans qu'un article nous décrive la meilleure nourriture pour bien vivre,
tout en attaquant les "poisons sucrés, gras" que nous consommons trop.
La nourriture, nous qui en avons en surabondance alors que d'autres meurent de faim,
est un enjeu sanitaire, économique, sociétal.

Au temps de Jésus, il en était différemment, mais Lui se décrivait comme "la vraie nourriture".
"Celui qui croit en moi n'aura jamais faim, celui qui croit en moi n'aura jamais soif."
Jésus était réaliste, il ne parlait pas de dérive ascétique dans une secte comme cela se produit de temps à autre.
Jésus est celui qui nourrit entièrement notre faim de Dieu, notre désir de rencontre avec l'Eternel.
Jean de la Croix, carme espagnol du 16ème siècle, grand mystique, c'est à dire amoureux de Dieu, a écrit :
"Dieu nous a tout dit à la fois et d'un seul coup en cette seule Parole qu'est le Christ."
Quel meilleur commentaire de ce passage de Jean que cette profession de foi ?

Jésus nourrit notre prière en nous encourageant à ne pas avoir peur de Dieu.
Le Créateur n'a pas à nous faire peur, il n'est pas un juge, un comptable de notre morale,
c'est le père, "Abba", papa dit Jésus tendrement.

Jésus nourrit notre espérance. Jamais Dieu ne tire un trait définitif sur quiconque.
Zachée arrête d'être un collaborateur et un voleur,
le bon larron n'est pas qu'un criminel, il est un des premiers croyants,
Marie de Magdala n'est pas qu'une hystérique avec ses sept démons,
elle devient l'amie fidèle jusqu'au tombeau.

Jésus nourrit notre désir plus fort que la résignation, la médiocrité.
Sa Bonne Nouvelle inspire François d'Assise, Claire, soeur Emmanuelle,
l'abbé Pierre, le pape François pour que les fautes de l'église,
ses manquements ne viennent pas assombrir la Bonne Nouvelle du Nazaréen.

Jésus est le véritable pain qui peut changer nos vies,
qui peut nous donner une audace, une espérance que nous n'aurions pu imaginer seuls.
Gardons le sel, soyons lumière.
Fixons nos yeux sur l'essentiel : Jésus toujours Vivant.

J.T.
2 août 2015

Bon mois d'août, bon été à chacun.

jeudi 23 juillet 2015

Don de la liberté. Jean 6,1-15


Lorsque les premiers chrétiens se rappelaient cet épisode d'un grand partage de nourriture,
ils l'associaient au dernier repas à Jérusalem où Jésus donne sa vie,
aux rencontres du ressuscité avec les onze où le Seigneur partage un peu de pain et des poissons.
Toute sa vie, Jésus n'aura eu de cesse de donner gratuitement une véritable nourriture à la foule qui le cherchait.
Dans cette histoire racontée par Jean, ce n'est pas la foule qui réclame, qui se plaint d'avoir faim.
C'est le Nazaréen qui a la délicatesse de la rassasier, alors qu'elle n'a rien demandé.
Toute sa vie, Jésus a partagé la santé, la prière, la foi pour que nous vivions bien, debout,
sauvés, c'est à dire en bonne santé, de véritables vivants.
Il donne gratuitement, ne répond pas à une demande, il sait ce qui est pour nous le meilleur.

Mais la gratuité faisait peur, et continue maintenant.
S'il leur a donné à manger, ils vont en faire un roi,
Jésus le sait et s'éclipse.
Certains ont dû penser, Il veut que nous le suivions,
sinon il ne nous aurait rien donné !
D'autres ont imaginé qu'ils avaient enfin trouvé le chef qui allait bouter les Romains du pays.
Ils se trompaient complétement. Jésus donnait gratuitement par bonté, par attention, comme un frère.
Il n'y avait pas de calcul dans cette distribution des pains, sinon celle du partage entre humains proches les uns des autres.

Partager l'espérance que Dieu nous donne, oser la prière ensemble,
casser les murs de la solitude, de la maladie, de l'exclusion,
doivent se faire dans cet esprit de gratuité, d'attention amicale.
Jamais Jésus n'a enrôlé quiconque, il était tellement respectueux de notre liberté.
Il désire simplement nous rassasier, à nous d'accepter sa Bonne Nouvelle.
Puisse la foi être du "bon pain".

J.T.
26 juillet 2015

jeudi 16 juillet 2015

Jésus, l'ami attentif. Marc 6,30-34.


Nous considérons souvent Jésus comme un prophète, un enseignant,
un maître de prière, mais nous oublions l'ami proche, l'homme délicat.
Il prend soin de ses disciples qui rentrent de mission :
"Venez à l'écart dans un endroit désert, et reposez vous un peu."
C'est lui qui nous a conseillé de nous aimer nous-même, de prendre soin de nous,
d'être attentif à notre équilibre, il ne pousse pas les douze à l'héroïsme,
ils sont "crevés" , qu'ils arrêtent, se reposent pour garder leur équilibre.

Dans ce même passage de Marc, Jésus "fut saisi de compassion envers eux,
parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger."
Il n'est pas uniquement proche de ses disciples, mais aussi de la foule qui le suit.
Pourtant cette foule les empêche de se reposer, comme prévu.
Jésus la regarde et se rend compte qu'elle ne sait où aller,
"à quel saint se vouer", il compatit, il souffre avec elle.

Nous sommes si souvent dans le "c'est ton affaire", "c'est son problème".
Nous sommes si souvent aveugles et sourds pour nos proches.
Nous avons tellement peur de leur souffrance que nous "préférons" ne pas la voir.
Combien restent fidèles au long des mois à ceux qui ne vont pas bien? Peu, très peu.
Nous préférons nier la douleur des proches avec des "secoue-toi", "tu as tout pour être heureux" !!!
Nous manquons souvent de proximité simple, tendre, fraternelle.
Jésus, lui , osait regarder ses disciples fatigués, cette foule perdue.
C'est parce qu'il ne niait pas leurs difficultés qu'il savait leur parler,
les aider, les encourager à prendre un chemin de vie, d'espérance.

Si tant de gens, seuls ou non, sont isolés, n'est-ce pas à cause de cette indifférence terrifiante ?
Ecoutons, regardons, tendons la main, osons la rencontre.

J.T.

jeudi 9 juillet 2015

Oser la rencontre . Marc 6,7-13


Marc nous raconte que Jésus encourageait ses disciples à sortir de leurs maisons, de leurs villages, de leur routine.
Sortir de chez soi, frapper à la porte de l'étranger pour y être reçu.

Tout un programme pour nous.
Dans nos sociétés, frapper à d'autres portes, c'est oser la rencontre avec nos frères juifs, musulmans,
sans crainte, sans idée de conversion, la rencontre pour connaître, respecter celui qui croit aussi en Dieu.
Chassons nos peurs, découvrir les autres ne veut pas dire que nous allons perdre notre foi,
ou alors c'est qu'elle est bien fragile !
Arrêtons nos jugements péremptoires.
Les intégristes, les fanatiques existent, hélas,dans toutes les religions, y compris la nôtre.
Les autres croyants n'ont pas le monopole du fanatisme.
Osons découvrir l'Islam, le Judaïsme pour mieux comprendre en quoi nous sommes des fils d'Abraham.
Reconnaissons que nous ne sommes pas les seuls chercheurs de Dieu sur la terre.

Frapper à d'autres portes, c'est aussi aller à la rencontre de celles et ceux qui n'ont pas de religion,
ne les traitons pas d'incroyants, athée ne signifie pas ne pas avoir d'espérance.
Quelle est leur idéal, leur espérance dans leur existence ?
Quelle foi les anime pour bâtir une terre plus juste ?
Ce n'est pas vrai et c'est irrespectueux de dire que "c'est Dieu ou rien."
Allons à la rencontre de tous ceux qui ne croient pas en Dieu mais ne désespèrent pas des hommes.

Jésus était réaliste, il savait que ses disciples ne seraient pas toujours bien accueillis.
Il en est toujours ainsi.
Si l'argent, la jouissance, le pouvoir, la haine sont l'idéal, alors la Bonne Nouvelle ne sera pas entendue.
La vie et la foi ne sont pas une histoire de bisounours.
Ne nous en offusquons pas et redoublons de liberté pour rencontrer les hommes de bonne volonté, religieux ou non.

J.T.

vendredi 3 juillet 2015

Le fils du charpentier ? Marc 6,1-6.


A Nazareth et dans la région, des rumeurs avaient dû circuler sur les origines de ce Jésus.
Joseph le charpentier du village était-il son père ?
Jésus avait pris sa place à l'atelier familial puis il était parti se faire baptiser par son cousin au Jourdain.
Depuis, suivi par quelques disciples et des femmes, il n'arrêtait pas de surprendre, de choquer, de troubler jusqu'à ses proches.
Il allait fidèlement au Temple comme un bon juif pieux, mais un jour il avait chassé durement les vendeurs et les changeurs.
Il pratiquait le Shabbat, allait à la synagogue, mais priait l'Eternel dont le nom ne pouvait être prononcé en l'appelant "papa".
Il guérissait comme d'autres de son temps, mais parfois en même temps il pardonnait les péchés,
comme s'il se mettait à la place du Créateur.
Surtout, il déroutait même ses plus proches lorsqu'il s'invitait à manger chez des collaborateurs juifs des envahisseurs romains.
Là, pensaient beaucoup, il allait trop loin.
Les pécheurs publics étaient-ils autant aimés du Très Haut que les justes, les fidèles ?
Nul ne pouvait l'entendre facilement.

Qui était-il ce Jésus ? Un guérisseur, un prophète, un mystique, un défenseur des droits de l'homme avant la lettre ?
Les douze, Marie de Magdala, les foules ont dû se poser ces questions.
Nous aussi aujourd'hui, c'est notre question.
Nos frères musulmans nous disent qu'il est un prophète, mais pas le Fils de Dieu.
Pour beaucoup c'est un guide, un témoin du meilleur de l'humanité, un "vrai communiste" !
Mais il n'est pas toujours simple de croire qu'il est l'Icône de Dieu, Dieu devenu l'un des nôtres.
Il est facile de croire "qu'il y a quelque chose", qu'un principe guide nos vies.
C'est plus difficile d'oser croire qu'un simple charpentier d'un village perdu de Galilée est Dieu.

Dieu, le fils d'un charpentier ?
Oui, Dieu si proche de nous qu'il devient un des nôtres.
Oui, Dieu dont la plus belle demeure n'est pas une cathédrale, le plus beau paysage,
mais le visage de chacun, même le plus abîmé.
Oui, Dieu qui n'abandonne pas un charpentier sur une croix mais le relève
et nous invite à vivre debout, pas à genoux.

J.T.