vendredi 3 juillet 2015

Le fils du charpentier ? Marc 6,1-6.


A Nazareth et dans la région, des rumeurs avaient dû circuler sur les origines de ce Jésus.
Joseph le charpentier du village était-il son père ?
Jésus avait pris sa place à l'atelier familial puis il était parti se faire baptiser par son cousin au Jourdain.
Depuis, suivi par quelques disciples et des femmes, il n'arrêtait pas de surprendre, de choquer, de troubler jusqu'à ses proches.
Il allait fidèlement au Temple comme un bon juif pieux, mais un jour il avait chassé durement les vendeurs et les changeurs.
Il pratiquait le Shabbat, allait à la synagogue, mais priait l'Eternel dont le nom ne pouvait être prononcé en l'appelant "papa".
Il guérissait comme d'autres de son temps, mais parfois en même temps il pardonnait les péchés,
comme s'il se mettait à la place du Créateur.
Surtout, il déroutait même ses plus proches lorsqu'il s'invitait à manger chez des collaborateurs juifs des envahisseurs romains.
Là, pensaient beaucoup, il allait trop loin.
Les pécheurs publics étaient-ils autant aimés du Très Haut que les justes, les fidèles ?
Nul ne pouvait l'entendre facilement.

Qui était-il ce Jésus ? Un guérisseur, un prophète, un mystique, un défenseur des droits de l'homme avant la lettre ?
Les douze, Marie de Magdala, les foules ont dû se poser ces questions.
Nous aussi aujourd'hui, c'est notre question.
Nos frères musulmans nous disent qu'il est un prophète, mais pas le Fils de Dieu.
Pour beaucoup c'est un guide, un témoin du meilleur de l'humanité, un "vrai communiste" !
Mais il n'est pas toujours simple de croire qu'il est l'Icône de Dieu, Dieu devenu l'un des nôtres.
Il est facile de croire "qu'il y a quelque chose", qu'un principe guide nos vies.
C'est plus difficile d'oser croire qu'un simple charpentier d'un village perdu de Galilée est Dieu.

Dieu, le fils d'un charpentier ?
Oui, Dieu si proche de nous qu'il devient un des nôtres.
Oui, Dieu dont la plus belle demeure n'est pas une cathédrale, le plus beau paysage,
mais le visage de chacun, même le plus abîmé.
Oui, Dieu qui n'abandonne pas un charpentier sur une croix mais le relève
et nous invite à vivre debout, pas à genoux.

J.T.

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