mercredi 30 septembre 2009

Pas d'ACCORD avec le PAPE .

Benoit XVI vient de déclarer en Tchéquie, à l'occasion de la saint Wenceslas, patron du pays :

" L'histoire montre les absurdités dans lesquelles plonge l'homme lorsqu'il exclut Dieu de l'horizon de ses choix et de ses actes."

Cette phrase résume une idée partagée par beaucoup de croyants dans le monde, et pas uniquement des catholiques : si la foi en Dieu n'existe pas, la vie devient absurde et-ou immorale. " " Si Dieu n'existe pas, tout est permis." Comment et pourquoi tenir de tels propos erronés et insensés alors que l'histoire des sociétés nous dit le contraire ? Il y a , hélas, dans l'histoire autant de guerres et de crimes commis au nom de Dieu qu'au nom d'une nation, d'un intérêt économique. Tous les athées ne sont pas désespérés ou immoraux, ne pas croire en Dieu ne signifie pas être incroyant. Camus dans La Peste nous montre à voir ce docteur qui se bat pour ses concitoyens au nom de la fraternité humaine, sans conviction religieuse. Qui ne connaît des docteurs Rieux dans son entourage ? Croyants en l'Eternel, athées ou ne sachant que penser nos actions respectent ou non la dignité humaine et le visage de notre frère nous dit de le servir, de ne pas l'asservir quelles que soient sa beauté ou sa misère. Pourquoi le pape , et tant d'autres, continuent à tenir de tels propos, comme si nous étions les meilleurs, les seuls à respecter le meilleur de l'humain ? Pourquoi ne pas, au contraire, mettre l'accent sur la justice, la bonté, la compassion nées du coeur de tant et tant d'hommes et de femmes, religieux ou non ? Pourquoi ces propos toujours pessimistes ?

Jean louis Etienne, médecin, explorateur, fut le premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire en 1986. Il écrit :

" Sans avoir besoin de m'atteler à une religion, je suis pétri de spiritualité laïque. Face au ciel, je suis pris de vertige : l'univers est il clos ? Ou cela s'arrête-t-il? L'infini est peut être là....Il est difficile de croire que nous sommes tout seuls dans le cosmos. cela est un peu effrayant, mais ce vertige me fait du bien. Cela relativise notre volonté de puissance. l'homme n'est certainement pas le maître de l'univers."

vendredi 25 septembre 2009

Un EVANGILE INFREQUENTABLE ?

L'évangile de ce dimanche fait il l'apologie du masochisme ? Jésus veut il prêcher une religion de la peur pour nous faire croire en sa Bonne Nouvelle ?

" Si ta main t'entraîne au péché....Si ton oeil t'entraîne au péché, arrache le ." Devons nous tous devenir borgnes ? Ces versets de Marc 9, 38-48 sont de ceux que nous lisons peu ou qui nous terrorisent. Et pourtant le message de Jésus est clair : peu importe que ce soient ses disciples ou non ceux qui chassent les esprits mauvais. La seule importance est qu'ils fassent du bien. Les disciples commençaient déjà les gueguerres de religions, de chapelles. Jésus les remet vertement en place . Aimer son prochain est une manière d'aimer Dieu , et c'est le culte vrai qui lui plaît.
Justifier
Pourquoi sommes nous choqués par les phrases de Jésus sur le péché ? Pourquoi sommes nous surpris par ses avertissements nets et sévères ? Croyons nous que le capitalisme va se moraliser de lui même, benoitement ? Croyons nous que les smicards attendent comme de doux agneaux que les traders viennent les inviter à partager leurs richesses ? Pensons nous que le réchauffement de la planète va s'interrompre par la simple gentillesse des humains ?

Lorsque quelqu'un arrête sa dépendance à l'alccol, aux produits stupéfiants, à la course à l'argent, ce n'est pas simple, naturel. Il s'agit d'un authentique combat. Jésus ne nous dit pas autre chose. Luttons contre nos habitudes égoïstes, contre notre recherche de pouvoir, de jouissance . Arrêtons de mettre tant d'énergie à ignorer ou à enfoncer les " petits " qui nous entourent. Le rabbi de Nazareth ne nous ment pas. Il ne nous dit pas que c'est toujours simple de faire le bien, de respecter l'autre. Il nous prévient : c'est un combat , n'en ayons pas peur. Armons nous de Son espérance pour mettre toutes nos forces au service d'une terre plus habitable.

mercredi 23 septembre 2009

NOTRE AVENIR , ça nous intéresse ?

L'association " les Amis de la Vie " organise avec le Café des Images à Hérouville :

une soirée ciné - débat JEUDI 24 à 19h30.


Où va la planète ? Home. film de Yann Arthus Bertrand.

débat avec : Jean Pierre RAFFIN, enseignant Ecologie à Paris VII.



Espérons que nous y verrons plus clair sur le réchauffement de notre monde et sur la " taxe carbone " à la fin du débat. Une bonne raison de venir ce jeudi à 19h30.

samedi 19 septembre 2009

LIMPIDE mais pas ENFANTIN.

L'évangile de Marc ( 9,30-37 ) nous livre une clé précieuse pour faire bon accueil au message de Jésus :

" Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille ne m'accueille pas moi, mais Celui qui m'a envoyé ." Ce verset n'est pas toujours simple à réaliser, à " pratiquer ", mais il n'est pas difficile à déchiffrer.

Accueillir un enfant, c'est l'aider à grandir en lui donnant de bonnes bases pour mener une belle vie. Accueillir un enfant, c'est accepter de ne pas l'enfermer dans sa douceur de bébé et l'aider à prendre toute sa place dans la famille. Accueillir un enfant, c'est croire en ses chances de réussite scolaire, sociale, humaine. Accueillir un enfant, c'est lui montrer au quotidien que la vie vaut le coup d'être vécue et qu'il pourra lui être agréable de prendre toute sa place dans la cité.

En prenant l'exemple d'un enfant, le Rabbi de Nazareth insiste sur le futur, sur les possibles, sur l'espérance. Notre ancêtre dans la foi, Abraham, était un nomade, et c'est essentiel de garder une mentalité de nomade dans la quête amoureuse du Très Haut. L'essentiel n'est pas de savoir si je suis d'accord ou non avec toutes les formules du credo, mais de discerner quel chemin me fait connaître l'espérance du Seigneur. L'évangile me fait il découvrir des sentiers de grande humanité ? La résurrection me donne-t-elle la force du compagnonnage avec ceux qui n'ont plus grande espérance ? Ma foi me fait elle vivre sur un chemin où l'avenir n'est pas bouché ?

Cet évangile aujourd'hui ne doit pas nous donner la nostalgie d'un temps de l'enfance où nous aurions été purs et beaux , très éloigné de notre quotidien fait d'ombres et de lumières. Jésus nous redit que Son Père est Notre Père et que notre devenir le passionne.


mardi 15 septembre 2009

Pour TOI, mon SEMBLABLE, mon FRERE.

TOI que je rencontre chaque semaine dans " ta " cellule de la maison d'arrêt, à Esquirol , dans la quartier.

TOI qui es toujours fatigué, qui voudrais tant dormir, dormir.......
" to sleep, to die, to die perhaps " comme l'écrivait Shakespeare,

TOI qui n'aimes plus la vie, parce que ta vie est trop dure,

TOI qui luttes comme un fauve pour sourire, pour sauver les apparences,

Je te donne ce poème d'Eluard :

La mort n'est jamais complète,
il y a toujours puisque je le dis,
puisque je l'affirme,
au bout du chagrin
une fenêtre ouverte
une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille,
désir à combler
faim à satisfaire,
un coeur généreux
une main tendue
une main ouverte
des yeux attentifs
une vie, la vie à se partager.


Si tu le veux, je serai toujours là , te tenant simplement la main pour remonter à proximité de la vie.

samedi 12 septembre 2009

QUI SUIS JE ?

L'évangile de Marc, 8,27-35, est un excellent test pour rendre compte de notre espérance. Qu'en retenons nous : " Qui veut sauver sa vie la perdra " ou " Pour vous, qui suis je ?"

La vie est parfois si rude que le malheur semble le seul horizon humain. La souffrance alors devient le centre du monde et la foi chrétienne ne parle plus que de sa signification. La croix de Jésus est la seule référence. Le fidèle offre ses propres malheurs pour guérir ou être sauvé. Le dolorisme devient une spiritualité perverse. En ce cas, les propos de Jésus ne feront que renforcer la conviction que la vie terrestre est un océan de larmes qui nous feront " gagner " notre ciel. Cette attitude, si répandue, je la comprends mais je ne peux y souscrire , car la foi chrétienne est celle du VIVANT et non celle du SOUFFRANT. Jésus nous a révélé un Père aimant, créateur, libérateur. Le Nazaréen est ressuscité et la croix est nue. Les propos de Jésus sont du simple bon sens! Etre fidèle à un idéal, persévérer dans le couple, l'amitié, l'éducation, la militance n'est pas toujours facile ni évident. La fidélité fait parfois mal, mais si l'amour , la vie n'en sont pas les raisons d'être, elle n'a plus de sens. Jésus ne fait pas l'apologie de la souffrance, il nous prévient seulement que la route est parfois semée d'embûches.

Le trait le plus important de ce passage d'évangile tient dans la question de Jésus : " Pour les gens, qui suis je? Et vous que dites vous? Pour vous qui suis je? " Lorsque le Rabbi de Nazareth interrogeait ses amis, les douze, il ne leur demandait pas de réciter des formules toutes faites. La réponse souhaitée par Jésus n'est pas de l'ordre du par coeur mais de l'ordre du coeur. Etre disciple du Christ, ce n'est pas d'abord souscrire à des dogmes . C'est s'interroger honnêtement sur ce que représente l'Evangile pour mon existence. Est ce une BONNE NOUVELLE qui m'aide à VIVRE et non à SURVIVRE ? Les formules de foi prendront alors tout leur sens. En nous posant cette question simple mais fondamentale, Jésus respecte la diversité de nos chemins . Certains répondront qu'il est le RESSUSCITE, d'autres un grand prophète, un priant, un disciple du pardon....Chaque réponse est bonne du moment qu'elle est mienne et qu'elle m'entraîne sur ce long chemin de la rencontre deDieu qui donne sel à l'existence.
catéchisme

mercredi 9 septembre 2009

Un PROPHETE ; un FILM sur la PRISON ?

Je suis allé voir le film de Jacques Audiard " Un prophète ". Aumônier de longues peines pendant quatorze ans, et redevenu aumônier de prison à la maison d'arrêt de Caen, ma vision de ce film est nécessairement conditionnée par mon expérience des prisons , en tant qu'aumônier et non en tant que détenu ou surveillant.

Audiard le dit lui même, il n'a pas voulu faire un documentaire sur les prisons mais une oeuvre de fiction, un film. Godard disait : " Ce n'est pas une image juste, c'est juste une image." Un prophète ne donne pas une " bonne "connaisance de la réalité carcérale française. 80% des détenus sont à trois ou quatre en cellules de maisons d'arrêt et purgent de courtes peines. Le grand bandistisme et ses clans ne dictent pas leur loi dans l'ensemble des détentions. La vie en détention ne se résume pas à la violence et au trafic de drogue. Un prophète est un film, très bien construit, parfois difficilement soutenable tant la violence y est reine, les acteurs plus qu'excellents !

Ce film peut être vu comme " une métaphore de notre société " , selon l'expression du metteur en scène. L'argent est la valeur suprême, la grande idole, l'argent de la drogue dans les banlieues, l'argent des casinos, des machines à sous sous la coupe du grand banditisme. Sommes nous si loin de nos banques et de leurs chers dirigeants et traders ? Dans le monde de la finance, tout se fait dans la discrétion, le silence ouaté des ordinateurs, mais n'est ce pas l'argent qui là ausi mène le bal ? Dans le fim, la violence physique, verbale est au service de cette course folle à l'argent. Le credo est : je ne bosse pour personne, sinon pour moi et j'essaie de rafler la plus grande mise !

Ce film pose la question de la vie en prison. La sécurité républicaine y est elle respectée ? C'est une des missions de l'administration de combattre la loi du plus fort à l'intérieur de la détention. La surpopulation, 64 000 détenus cette annèe contre 49 000 en 2001 ! et le nombre important de détenus relevant de la psychiatrie, environ 20%, ne facilite pas cette mission du respect dela sécurité. C'est l'honneur d'une démocratie que la violence et les trafics soient sévèrement combattus dans les prisons de notre pays. L'école, la formation professionnelle, le travail sont de réelles aides pour que les personnes incarcérées sortent avec une autre perspective que la récidive. Ce film peut aider à la réflexion sur les prisons , sujet hélas toujours actuel.

samedi 5 septembre 2009

Une EGLISE MUETTE parce que SOURDE ?

Selon le récit de Marc, au chapitre 7, Jésus guérit un sourd muet. Comment s'y prend il ? Il lui ouvre d'abord les oreilles pour que cet homme ne soit plus muré dans son propre silence maladif et lui dit : " Effata ! ", c'est à dire : " Ouvre toi ! " Guéri de sa surdité, aussitôt l'homme se mit à parler.

Cette guérison est une belle parabole pour la vie de notre, de mon église ! Je me rappelle cet homme disant à un évêque qu'il accueillait : " J'ai été baptisé, je suis allé au catéchisme, j'ai fait mes communions, et puis je mes suis éloigné de votre église. " .... ajoutant après un moment de silence ....." à moins que ce soit votre église qui se soit éloignée de gens comme moi." Note église paraît à beaucoup de nos contemporains sourde aux angoisses, aux joies, à la vie de notre époque. Elle semble se recroqueviller frileusement dans des rites et des prescriptions morales qui ne donnent pas le goût d'une BONNE NOUVELLE, celle de la Vie du Rabbi de Nazareth. Le sel évangélique a-t-il encore du goût ? Beaucoup déplorent la fadeur des propos écclesiaux ou ne les prennent plus en compte.

L'église, c'est moi, c'est vous. A chacun de nous, et aux communautés d' aimer notre monde, de s'y immerger sans en avoir peur, pour entendre, comprendre ses détresses, ses risques, ses chances. Les bonus des traders nous posent la question de notre modèle économique. Chacun sait maintenant que les marchés ne se régulent pas eux mêmes. Qu'allons nous faire ? Dans quinze jours, le texte sur la loi pénitentiaire va être éxaminé à l'assemblée. Allons nous toujours considérer la prison comme la seule peine possible ? La rentré scolaire vient de se terminer. Quelles innovations sont nécessaires pour que l'école réponde à ses missions ? Tous ces sujets, et tant d'autres !, sont ils au coeur des préoccupations de notre église ? Les oublie-t-elle pour ne s'occuper que de son organisation interne ?

Comme cet homme , sourd muet, guéri par Jésus, si nous étions plus proches de la vie de notre société, nous aurions une parole risquée, mais pleine de sens, sur la façon de vivre ensemble . Notre église a quelque chose à dire, au nom de l'Evangile, sur l'argent, le pouvoir, l'éducation, le respect des minorités....Agissons pour qu'elle ne soit pas muette car trop sourde à la vie de nos concitoyens.

mercredi 2 septembre 2009

SE SUICIDER en PRISON.

Régulièrement, la presse relate le suicide d'un détenu en prison. Après l'émotion et les belles promesses, la chape de plomb de l'oubli retombe.

En 2003, il y a eu 120 suicides dans les prisons de la république, 115 en 2004, 122 en 2005, 93 en 2006, 96 en 2007, et 115 en 2008 . La baisse enregistrée faisait suite à l'application d'une circulaire de prévention datant de 2003. Après la hausse de 2008, les chiffres de cette année sont catastrophiques : 88 au 19 août !

Le secrétaire d'état, M. Bockel, a rappelé que la plupart des suicides se font dans les premiers mois de l'incarcération. Il ne s'agit pas de dire que le choc carcéral est la seule cause des suicides, ce serait injuste et sot. Lorsque quelqu'un met fin à ses jours, souvent il y a eu une goutte d'eau qui a fait déborder le vase, mais le vase était déjà plein ! Chaque personne qui se suicide a ses raisons , son histoire et la plupart des détenus sont en vie. Néammoins la prison peut faire basculer certines personnalités très fragilisées. Toutes les études indiquent que 20% au moins des détenus souffrent de maladies psychiques.

La ministre de la justice a annoncé il y a quinze jours, une série de vingt mesures de prévention et de protection des détenus les plus vulnérables. Le docteur Albrand, auteur d'un rapport demandé par la ministre, s'est déclaré déçu que ses principales recommandations n'aient pas été retenues. Que faire pour que les suicides nombreux ne soient pas une fatalité en prison?

Lutter contre la surpopulation en mettant en place d'autres peines que l'emprisonnement pour les auteurs d'infractions sur les biens.
Assurer la sécurité dans les douches et les cours de promenade, lieux de violences toujours possibles entre détenus.
Intensifier le dialogue et la collaboration entre les personnels pénitentiaires et les personnels de santé.
Certains préconisent de confier cette mission au ministère de la santé et non de la justice pour permettre une autre approche.
Le docteur Albrand propose de réduire la durée du mitard de quarante cinq à vingt cinq jours et de confier à un juge le placement en quartier disciplinaire.

Dans quelques semaines sera discuté au parlement le projet de loi pénitentiaire , espérons que les députés se mobiliseront pour cette réalité carcérale qui est si révélatrice des maux de notre société.