lundi 21 septembre 2015

PARCOURS DE FOI.

Les commentaires d'évangile sont désormais accessibles sur :
  https://sites.google.com/site/parcoursdefoi/home

jeudi 17 septembre 2015

La patience de Jésus. Marc 9,30-37.


Ah, les difficultés de la communication entre proches !
Au temps de Jésus, ce n'était pas plus simple que maintenant.

Le Rabbi se confie aux disciples, il pressent qu'il va mourir comme certains prophètes,
parce que sa fidélité, sa proximité avec les "impurs" dérange trop de monde.
Ses propos sont graves, tragiques, angoissants.
A sa suite, Martin Luther King avait écrit qu'il risquait de mourir assassiné.

Et les disciples, pendant ce temps, que font-ils ?
Ils sont entrain de "faire une primaire" avant l'heure !
Qui sera le chef des douze ?
Là où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie.

Jésus leur demande de quoi ils parlent, ils sont penauds comme des gamins.
Il ne les renvoie pas, ne les voue pas aux enfers, il fait preuve de pédagogie, de bonté, d'intelligence.
Le  "chef" c'est le tout petit qui, à son époque, n'avait pas grand place parmi les adultes.
Souvent nous sommes comme les disciples.
Dieu nous donne sa Parole et nous sommes dans nos parlottes ecclésiales, morales, spirituelles.
Si Jésus était parmi nous, il présenterait un réfugié, une personne très âgée, un malade psychique ..........
ceux que nous avons tant de mal à aimer, ceux qui n'ont pas leur place dans la société.

Empêtrés dans nos histoires de sacristies, comme les Douze,
Jésus relève toujours le débat, remet l'humain au centre de la foi,
nous encourage à la fidélité même s'il faut nager à contre courant.
La patience et la pédagogie du Nazaréen sont le signe qu'il nous espère.

J.T.
20 septembre 2015

vendredi 11 septembre 2015

Souffrir, toujours souffrir ? Marc 8, 27-35.


"Qu'il prenne sa croix et qu'il me suive", elle en a fait couler de l'encre cette phrase là !
La croix est devenue trop souvent le symbole de la foi chrétienne,
alors que la croix est nue, le Christ est relevé des morts, le tombeau est vide.

Lorsque nous lisons cette phrase dans Marc "porter sa croix",nous pensons à nos misères, à nos souffrances,
à nos échecs, à la face sombre de toute existence.
Nous risquons alors de prendre Jésus pour un sage stoïcien qui nous encourage à supporter tant bien que mal nos douleurs.
Le stoïcisme était d'ailleurs l'idéologie dominante à son époque
et beaucoup de propositions de sagesse ne disent pas autre chose actuellement.
Mais quelque chose ne va pas dans ce tableau.

Jésus n'a pas dit à la femme qui avait ses pertes de sang de porter sa croix,
il l'a soulagée, l'a guérie et ne l'a pas traitée comme une impure.
Jésus n'a pas dit à Marthe e t Marie de porter leur croix,
il a sorti leur frère Lazare du tombeau.
Les actes de guérison, d'exorcisme du Nazaréen sont un hymne à la vie debout,
non à la résignation, au fatalisme.

Jésus a porté la croix du supplice jusqu'au Golgotha
parce qu'il avait chassé les vendeurs du Temple,
parce qu'il avait souvent critiqué la religion des Pharisiens,
parce qu'il attirait les foules perdues, sans berger,
parce qu'il appelait l'Eternel "abba",  "papa".
Ce n'est pas par goût du sacrifice, de la souffrance,
c'est sa fidélité à la Bonne Nouvelle de Dieu qui lui fait porter sa croix.

Nos croix, ce ne sont pas nos maladies, nos échecs aussi douloureux soient-ils,
c'est parfois le prix à payer pour être fidèle,
pour ne pas faire n'importe quoi avec l'argent,
pour ne pas écraser les autres pour monter en grade.
La croix, c'est aussi au quotidien, tenter une bonne relation
avec celui que je ne supporte pas, pourquoi ne pas l'avouer ?

Porter sa croix c'est continuer à aimer Jésus lorsque les vents sont contraires.

J.T.

mardi 8 septembre 2015

Comment prier ?


"Je l'ai dit bien des fois.
Si quelqu'un était dans un ravissement comme saint Paul et savait qu'un malade attend qu'il lui porte un peu de soupe,
je tiendrais plus préférable que, par amour, tu sortes de ton ravissement et serves le nécessiteux dans un plus grand amour."

"Celui qui aime Dieu en vue de son propre intérêt l'aime,
comme il aime sa vache pour le lait et le fromage qu'elle lui donne.
Ainsi font toutes ces personnes qui aiment Dieu pour la richesse extérieure,
ou pour la consolation intérieure,
et ils n'aiment pas vraiment Dieu, ils aiment leur propre avantage."

Maître Eckart, 1260-1327.

" La prière communautaire peut être l'aveu humble que je ne sais pas prier
et que je m'associe à d'autres pour le faire.
La prière des autres peut me porter.
Ayons l'humilité de parler à Dieu simplement comme un ami parle à un ami."

Un dominicain.

J.T.

samedi 5 septembre 2015

Pour la paix.


Le Seigneur à dit à ses apôtres, ses amis :
"Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix."
Cette paix, la sienne, n'est pas celle du monde.
Elle n'est pas dans l'ordre, lorsque l'ordre écrase le faible.
Elle n'est pas dans le silence, lorsque le silence naît de la répression.
Elle n'est pas dans la résignation, car la résignation est indigne de l'homme.
Sa paix, c'est l'amour pour tous,
C'est la justice pour tous,
C'est la vérité pour tous.
Il nous donne sa paix.
A nous de la donner au monde.

jeudi 3 septembre 2015

La maladie des hommes ! Marc 7,31-37.


Combien de femmes se plaignent que leur compagnon ne parle pas,
joue les carpes muettes, n'exprime pas ses sentiments, ne se  "lâch " pas !
Elles sont légion !
Education, facilité du repli sur soi, peur de s'exposer ?
Quelles qu'en soient les causes, le mutisme est la grande maladie des mâles.
Cela fait parfois le bonheur des psychiatres, mais pas des compagnes.

Au temps jadis, au temps de Jésus, savez-vous que les démons les plus difficiles à chasser
étaient ceux qui rendaient sourds et muets ? Comme si rien n'avait changé !
Alors, lorsque Jésus guérit ce sourd qui a du mal à parler, les gens sont stupéfaits, ravis :
"Il fait entendre les sourds, et parler les muets."
Toute la Bible met en avant la Parole.
A Babylone, les dieux créaient l'homme par des guerres entre eux,
ou l'engendraient lors d'amours dépravées.
La Genèse ne cesse de nous transmettre :
"Dieu dit : Que la lumière soit et la lumière fut.
Chaque parole de Dieu est créatrice.
Moïse déclare à son peuple :
"Vous n'avez vu aucune image, simplement une voix."

Voir une voix ! La Parole, celle du Créateur, la vôtre, la mienne donne à voir celui qui parle,
engendre la vie, la relation, le partage, l'invention.
Le muet, l'autiste, la victime innocente condamnée au silence sont de grands "perdants" de l'existence.

Jésus agissait, guérissait, priait, s'invitait à la table des publicains,
et ...........parlait, expliquait ses actes.
"Au commencement était le Verbe et le Verbe était Dieu."
Ainsi Jean commence son récit.

Vivons, c'est à dire parlons, échangeons, partageons,
guérissons, aidons, soulageons les muets à l'exemple du Christ.

J.T.

vendredi 28 août 2015

Routine rituelle. Marc 7.


Aucune vie en société n'existe sans habitudes, sans rites.
Les slogans, les olas dans les stades en sont un bon exemple.
Le président de la république fait ses déclarations devant le drapeau de la France et celui de l'Europe.
Imaginez que le drapeau français disparaisse, les télés en parlent toute la journée !!!
Les religions, aussi, ont leurs rites, même les liturgies les plus "dépouillées" ont leurs codes, leurs habitudes.

Jésus était juif et il savait l'importance des rites de pureté pour rester fidèle à la Loi.
Lui aussi devait se laver les mains dans telle ou telle circonstance ! comme les autres juifs,
mais dans ce septième chapitre de Marc, il opère une véritable révolution.
L'impureté n'est pas extérieure, elle est en nous.
Jésus nous dit de ne pas avoir peur du contact, de la rencontre avec les "autres, les étrangers, les différents, les divergents",
ce ne sont pas des impurs parce qu'ils sont différents de moi, ce sont mes frères, mes soeurs en humanité,
surtout lorsqu'ils me dérangent, me déstabilisent, changent mes habitudes.
Le détenu n'est pas que son délit, son crime, il ne peut être réduit à cela.
Le malade psychique n'est pas un fou, il n'est pas que sa pathologie, il a une vie comme vous, comme moi.

Jésus, par ses actes et ses paroles, enseigne que l'impureté n'est pas dans l'autre, qu'elle est tapie en moi.
La course à l'argent, la promotion pour la promotion,
la recherche folle de mon désir sans tenir compte de l'autre,
les jugements à l'emporte pièce sur "la racaille des banlieues, les hordes de migrants",
voici ce qui est impur, nous enseigne Jésus.
Tout ce qui sort de nous , et qui ne laisse pas de place à l'autre, voici l'impureté.

Nos rites, religieux ou non, nous aident à vivre en société,
mais ils sont secondaires.
La Bonne Nouvelle ne cesse de nous redire que c'est le respect de l'homme, de la femme qui est sacré.
Jésus savait que passer son temps à discuter de tel ou tel rite religieux,
c'est rater l'essentiel : aimer Dieu, aimer les autres, s'aimer soi-même.

J.T.

mercredi 29 juillet 2015

Attention, nourriture !! Jean 6,24-35


Il n'est pas de semaine sans qu'un article nous décrive la meilleure nourriture pour bien vivre,
tout en attaquant les "poisons sucrés, gras" que nous consommons trop.
La nourriture, nous qui en avons en surabondance alors que d'autres meurent de faim,
est un enjeu sanitaire, économique, sociétal.

Au temps de Jésus, il en était différemment, mais Lui se décrivait comme "la vraie nourriture".
"Celui qui croit en moi n'aura jamais faim, celui qui croit en moi n'aura jamais soif."
Jésus était réaliste, il ne parlait pas de dérive ascétique dans une secte comme cela se produit de temps à autre.
Jésus est celui qui nourrit entièrement notre faim de Dieu, notre désir de rencontre avec l'Eternel.
Jean de la Croix, carme espagnol du 16ème siècle, grand mystique, c'est à dire amoureux de Dieu, a écrit :
"Dieu nous a tout dit à la fois et d'un seul coup en cette seule Parole qu'est le Christ."
Quel meilleur commentaire de ce passage de Jean que cette profession de foi ?

Jésus nourrit notre prière en nous encourageant à ne pas avoir peur de Dieu.
Le Créateur n'a pas à nous faire peur, il n'est pas un juge, un comptable de notre morale,
c'est le père, "Abba", papa dit Jésus tendrement.

Jésus nourrit notre espérance. Jamais Dieu ne tire un trait définitif sur quiconque.
Zachée arrête d'être un collaborateur et un voleur,
le bon larron n'est pas qu'un criminel, il est un des premiers croyants,
Marie de Magdala n'est pas qu'une hystérique avec ses sept démons,
elle devient l'amie fidèle jusqu'au tombeau.

Jésus nourrit notre désir plus fort que la résignation, la médiocrité.
Sa Bonne Nouvelle inspire François d'Assise, Claire, soeur Emmanuelle,
l'abbé Pierre, le pape François pour que les fautes de l'église,
ses manquements ne viennent pas assombrir la Bonne Nouvelle du Nazaréen.

Jésus est le véritable pain qui peut changer nos vies,
qui peut nous donner une audace, une espérance que nous n'aurions pu imaginer seuls.
Gardons le sel, soyons lumière.
Fixons nos yeux sur l'essentiel : Jésus toujours Vivant.

J.T.
2 août 2015

Bon mois d'août, bon été à chacun.

jeudi 23 juillet 2015

Don de la liberté. Jean 6,1-15


Lorsque les premiers chrétiens se rappelaient cet épisode d'un grand partage de nourriture,
ils l'associaient au dernier repas à Jérusalem où Jésus donne sa vie,
aux rencontres du ressuscité avec les onze où le Seigneur partage un peu de pain et des poissons.
Toute sa vie, Jésus n'aura eu de cesse de donner gratuitement une véritable nourriture à la foule qui le cherchait.
Dans cette histoire racontée par Jean, ce n'est pas la foule qui réclame, qui se plaint d'avoir faim.
C'est le Nazaréen qui a la délicatesse de la rassasier, alors qu'elle n'a rien demandé.
Toute sa vie, Jésus a partagé la santé, la prière, la foi pour que nous vivions bien, debout,
sauvés, c'est à dire en bonne santé, de véritables vivants.
Il donne gratuitement, ne répond pas à une demande, il sait ce qui est pour nous le meilleur.

Mais la gratuité faisait peur, et continue maintenant.
S'il leur a donné à manger, ils vont en faire un roi,
Jésus le sait et s'éclipse.
Certains ont dû penser, Il veut que nous le suivions,
sinon il ne nous aurait rien donné !
D'autres ont imaginé qu'ils avaient enfin trouvé le chef qui allait bouter les Romains du pays.
Ils se trompaient complétement. Jésus donnait gratuitement par bonté, par attention, comme un frère.
Il n'y avait pas de calcul dans cette distribution des pains, sinon celle du partage entre humains proches les uns des autres.

Partager l'espérance que Dieu nous donne, oser la prière ensemble,
casser les murs de la solitude, de la maladie, de l'exclusion,
doivent se faire dans cet esprit de gratuité, d'attention amicale.
Jamais Jésus n'a enrôlé quiconque, il était tellement respectueux de notre liberté.
Il désire simplement nous rassasier, à nous d'accepter sa Bonne Nouvelle.
Puisse la foi être du "bon pain".

J.T.
26 juillet 2015

jeudi 16 juillet 2015

Jésus, l'ami attentif. Marc 6,30-34.


Nous considérons souvent Jésus comme un prophète, un enseignant,
un maître de prière, mais nous oublions l'ami proche, l'homme délicat.
Il prend soin de ses disciples qui rentrent de mission :
"Venez à l'écart dans un endroit désert, et reposez vous un peu."
C'est lui qui nous a conseillé de nous aimer nous-même, de prendre soin de nous,
d'être attentif à notre équilibre, il ne pousse pas les douze à l'héroïsme,
ils sont "crevés" , qu'ils arrêtent, se reposent pour garder leur équilibre.

Dans ce même passage de Marc, Jésus "fut saisi de compassion envers eux,
parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger."
Il n'est pas uniquement proche de ses disciples, mais aussi de la foule qui le suit.
Pourtant cette foule les empêche de se reposer, comme prévu.
Jésus la regarde et se rend compte qu'elle ne sait où aller,
"à quel saint se vouer", il compatit, il souffre avec elle.

Nous sommes si souvent dans le "c'est ton affaire", "c'est son problème".
Nous sommes si souvent aveugles et sourds pour nos proches.
Nous avons tellement peur de leur souffrance que nous "préférons" ne pas la voir.
Combien restent fidèles au long des mois à ceux qui ne vont pas bien? Peu, très peu.
Nous préférons nier la douleur des proches avec des "secoue-toi", "tu as tout pour être heureux" !!!
Nous manquons souvent de proximité simple, tendre, fraternelle.
Jésus, lui , osait regarder ses disciples fatigués, cette foule perdue.
C'est parce qu'il ne niait pas leurs difficultés qu'il savait leur parler,
les aider, les encourager à prendre un chemin de vie, d'espérance.

Si tant de gens, seuls ou non, sont isolés, n'est-ce pas à cause de cette indifférence terrifiante ?
Ecoutons, regardons, tendons la main, osons la rencontre.

J.T.

jeudi 9 juillet 2015

Oser la rencontre . Marc 6,7-13


Marc nous raconte que Jésus encourageait ses disciples à sortir de leurs maisons, de leurs villages, de leur routine.
Sortir de chez soi, frapper à la porte de l'étranger pour y être reçu.

Tout un programme pour nous.
Dans nos sociétés, frapper à d'autres portes, c'est oser la rencontre avec nos frères juifs, musulmans,
sans crainte, sans idée de conversion, la rencontre pour connaître, respecter celui qui croit aussi en Dieu.
Chassons nos peurs, découvrir les autres ne veut pas dire que nous allons perdre notre foi,
ou alors c'est qu'elle est bien fragile !
Arrêtons nos jugements péremptoires.
Les intégristes, les fanatiques existent, hélas,dans toutes les religions, y compris la nôtre.
Les autres croyants n'ont pas le monopole du fanatisme.
Osons découvrir l'Islam, le Judaïsme pour mieux comprendre en quoi nous sommes des fils d'Abraham.
Reconnaissons que nous ne sommes pas les seuls chercheurs de Dieu sur la terre.

Frapper à d'autres portes, c'est aussi aller à la rencontre de celles et ceux qui n'ont pas de religion,
ne les traitons pas d'incroyants, athée ne signifie pas ne pas avoir d'espérance.
Quelle est leur idéal, leur espérance dans leur existence ?
Quelle foi les anime pour bâtir une terre plus juste ?
Ce n'est pas vrai et c'est irrespectueux de dire que "c'est Dieu ou rien."
Allons à la rencontre de tous ceux qui ne croient pas en Dieu mais ne désespèrent pas des hommes.

Jésus était réaliste, il savait que ses disciples ne seraient pas toujours bien accueillis.
Il en est toujours ainsi.
Si l'argent, la jouissance, le pouvoir, la haine sont l'idéal, alors la Bonne Nouvelle ne sera pas entendue.
La vie et la foi ne sont pas une histoire de bisounours.
Ne nous en offusquons pas et redoublons de liberté pour rencontrer les hommes de bonne volonté, religieux ou non.

J.T.

vendredi 3 juillet 2015

Le fils du charpentier ? Marc 6,1-6.


A Nazareth et dans la région, des rumeurs avaient dû circuler sur les origines de ce Jésus.
Joseph le charpentier du village était-il son père ?
Jésus avait pris sa place à l'atelier familial puis il était parti se faire baptiser par son cousin au Jourdain.
Depuis, suivi par quelques disciples et des femmes, il n'arrêtait pas de surprendre, de choquer, de troubler jusqu'à ses proches.
Il allait fidèlement au Temple comme un bon juif pieux, mais un jour il avait chassé durement les vendeurs et les changeurs.
Il pratiquait le Shabbat, allait à la synagogue, mais priait l'Eternel dont le nom ne pouvait être prononcé en l'appelant "papa".
Il guérissait comme d'autres de son temps, mais parfois en même temps il pardonnait les péchés,
comme s'il se mettait à la place du Créateur.
Surtout, il déroutait même ses plus proches lorsqu'il s'invitait à manger chez des collaborateurs juifs des envahisseurs romains.
Là, pensaient beaucoup, il allait trop loin.
Les pécheurs publics étaient-ils autant aimés du Très Haut que les justes, les fidèles ?
Nul ne pouvait l'entendre facilement.

Qui était-il ce Jésus ? Un guérisseur, un prophète, un mystique, un défenseur des droits de l'homme avant la lettre ?
Les douze, Marie de Magdala, les foules ont dû se poser ces questions.
Nous aussi aujourd'hui, c'est notre question.
Nos frères musulmans nous disent qu'il est un prophète, mais pas le Fils de Dieu.
Pour beaucoup c'est un guide, un témoin du meilleur de l'humanité, un "vrai communiste" !
Mais il n'est pas toujours simple de croire qu'il est l'Icône de Dieu, Dieu devenu l'un des nôtres.
Il est facile de croire "qu'il y a quelque chose", qu'un principe guide nos vies.
C'est plus difficile d'oser croire qu'un simple charpentier d'un village perdu de Galilée est Dieu.

Dieu, le fils d'un charpentier ?
Oui, Dieu si proche de nous qu'il devient un des nôtres.
Oui, Dieu dont la plus belle demeure n'est pas une cathédrale, le plus beau paysage,
mais le visage de chacun, même le plus abîmé.
Oui, Dieu qui n'abandonne pas un charpentier sur une croix mais le relève
et nous invite à vivre debout, pas à genoux.

J.T.

vendredi 26 juin 2015

Commentaire d'un détenu. Marc 5,21-43.


Après les visites à la prison ce matin, j'avais décidé d'écrire ce sermon
et avais lu plusieurs fois l'histoire de cette petite fille mourante et de cette femme malade chronique.

Parlant avec un détenu qui "navigue" entre psychiatrie et prison,
je lui demande s'il est chrétien.
Il me répond qu'il est resté croyant même au milieu de toutes ses galères,
et que la foi est la force qui le maintient debout, malgré tout.
"Il faut conserver la foi comme une étincelle, qui devient une flamme et la lumière."
En le quittant tout à l'heure, je le remercie pour sa contribution à ce commentaire d'évangile.

Jaïre, le papa de cette fillette mourante, espère encore et il va à la rencontre de Jésus.
Il a dû entendre parler en bien de ce guérisseur nazaréen, et il lui demande d'imposer les mains à sa fille.
La femme, qui a des pertes de sang depuis douze ans, se contente de toucher le vêtement de Jésus,
sans l'importuner, confiante en la guérison possible.

Comme ce détenu, ils entretiennent l'étincelle de l'avenir, de l'espérance, du soulagement.
Dans la vie, chacun de nous a des raisons de se résigner.
Le Synode ne changera rien pour les divorcés remariés.
Mon compagnon ne m'écoute pas, n'est pas attentif, ne pense qu'à lui.
La loi de l'argent fou domine le monde, et cela nous dépasse.
La liste serait longue ...............

Prenons garde à ne pas éteindre l'étincelle, au risque de perdre la lumière.
Croire en la résurrection est une force, un "moteur" pour refuser le réalisme désespérant, la loi des "à quoi bon".
La vie de Dieu germe dès cette terre, Jésus ne s'est jamais résigné, n'a pas été fataliste.
Jaïre, cette femme, ce détenu l'ont bien compris.
La foi est l'ennemi de la désespérance.

J.T.

jeudi 18 juin 2015

Nous sommes perdus. Marc 4,35-41.


Jésus est fatigué, il dort dans la barque, les vents se lèvent, les disciples ont peur.
"Maître, nous sommes perdus. Cela ne te fait rien ?"
Les disciples étaient comme nous, nous sommes de la même humanité, du même bois.
Lorsque les difficultés nous cernent, nous nous demandons où est Dieu.
Jésus ne fait pas de longs et durs reproches aux douze, il leur demande de croire en lui.
Cette histoire de barque dans la tourmente est une annonce du tombeau de Jésus.
La mer représentait la mort dans le monde juif, alors la barque est la tombe,
Jésus semble mort, et Il apparaît à Marie de Magdala, aux disciples.

Je pense aux chrétiens de Syrie, d'Irak, de tant de pays du monde qui lisent ce texte.
"Maître, nous sommes perdus. Cela ne te fait rien ?"
Je pense à cet homme condamné à une longue peine , pour qui la fin semble la seule issue.
Je pense à tous ceux qui souffrent, désespèrent, ne parviennent pas à s'en sortir, à sortir de leurs galères.
C'est une longue plainte qui parfois s'élève de notre terre.

Jésus l'entend, la comprend, il ne nous condamne pas.
Simplement, il nous encourage à croire en lui, à miser notre vie sur la sienne,
à oser espérer que les tempêtes ne soient pas le dernier mot de nos existences.
Il a traversé lui aussi des bourrasques, arrêté, abandonné,
crucifié comme un criminel de droit commun, suant le sang à cause de l'angoisse,
ridiculisé, bafoué, regardé comme "abandonné de Dieu".
Lui, le Vivant, sait que la vie n'est pas un long fleuve tranquille.
Lui seul a vaincu la mort.
Nous pouvons mettre nos pas dans les siens,
Il ne nous abandonnera pas.

J.T.

jeudi 4 juin 2015

Partage divin.

Lorsque Jésus nous donne son testament, il partage le pain et le vin avec ses amis.
Gestes du quotidien, gestes extrêmement simples, dépouillés.
Le suivre, croire en Lui, espérer Sa rencontre, ce n'est pas d'abord une confession de foi,
une manière de prier, d'espérer, c'est le partage lors d'un repas.
Simplicité, proximité de la Cène et en même temps nous communions à la vie du Ressuscité !
Jésus si proche et si mystérieux.
Il en est de même de nos amis les plus proches, de nos enfants, de nos amours.
Ce sont ceux qui nous sont les plus chers, les plus proches qui nous semblent parfois les plus mystérieux.
Plus on aime, plus on respecte, moins on juge, on catalogue, on trie.
Nous nous imaginons aisément à ce dernier repas avec le Maître,
mais nous n'aurions pas plus compris la portée de ses gestes que les Douze.
Dieu présent et Dieu absent.

Lorsque Jésus dit partager son corps, son sang, ce ne sont pas des propos déments.
Ce sont les paroles de ce juif non violent qui est arrêté injustement,
qui prie son Père jusqu'au bout, qui pardonne à ses bourreaux,
qui refuse la violence contre l'injustice.

Lorsque nous communions, avons-nous conscience du cadeau qui nous est donné ?
L'Eternel n'est jamais autant présent que dans le partage de l'amitié, des richesses, de notre temps, de nos vies.
Partager un bout de pain c'est remercier Dieu de nous confier sa Vie, sa présence au milieu de nous.

J.T.

mardi 2 juin 2015

Un livre de chevet.


Je vous recommande "Jésus expliqué à tous" de Joseph Doré au Seuil.
L'auteur, prêtre, théologien, ancien évêque de Strasbourg est un excellent pédagogue.
Dans cet ouvrage, il aborde simplement toutes les questions que nous pouvons nous poser sur Jésus.
A-t-il véritablement existé, est-ce certain ?
Qui était-il ? Un sage, un prophète, un révolutionnaire, un mystique... ?
A-t-il guéri, exorcisé, pardonné les péchés ?
Croire en sa résurrection est-il le fondement de la foi ?
Comment ses compagnons l'ont vu, compris, raconté ?

Ce livre se lit facilement et ne coûte que 8 euros !
Une aide véritable pour mieux goûter les Evangiles.

J.T.

vendredi 29 mai 2015

La foi de Jésus.


Nous sommes habitués à parler de notre foi,
de nos questions sur la foi, de l'absence de foi.
Il s'agit toujours de nous.
Et si nous nous posions la question de la foi de Jésus ?

Sa foi c'est celle d'un Dieu proche, tendre, bienveillant,
un Dieu qui pardonne à Zachée et le réintègre dans sa ville, lui qui était un pécheur public.
Un Dieu qui guérit, qui exorcise, qui remet de bout,
un Dieu qui nous donne une Bonne Nouvelle, la souffrance, l'injustice doivent, peuvent être combattues, vaincues.

La foi de Jésus, c'est également la foi en nous les humains.
Il choisit les disciples au hasard des rencontres,
il ne sélectionne pas des héros, des meneurs, des parfaits.
Ayant peur d'être arrêtés avec lui, ils se sauveront,
Jésus continue à croire en eux, il ne les chasse pas, ne les renie pas.
Il a tellement foi en eux qu'il leur confie l'Evangile, une Bonne Nouvelle pour vivre debout.
Il leur manifeste cette confiance :
"Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde."

La fête de la Trinité n'est pas un exercice théologique,
un moment réservé aux savants, aux sages.
C'est la foi en un Dieu qui a foi en nous.
Un Dieu proche, fidèle, aimant même si nous ne le connaissons pas encore comme nous le connaîtrons.
L'Esprit est son aide, son amitié, sa fidélité qui jamais ne nous abandonnent,
surtout les jours d'angoisse, de souffrance, de solitude.

N'oublions jamais que le Seigneur a foi en nous.

J.T.

jeudi 21 mai 2015

La vérité, rien que la vérité ! Pentecôte 2015.


Au moment de les quitter, Jésus promet de donner à ses disciples l'Esprit du Père, l'Esprit de vérité.
"Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière."
Dans un autre passage, Jean écrit :
"Si vous demeurez dans ma parole....vous connaîtrez la vérité et la vérité fera de vous des hommes libres." 8,32.

Jésus n'avait pas peur de la réalité, de la vérité des vies, des situations, il ne les minimisait pas, il osait les regarder en face.
Zachée est un voleur, Jésus le sait et ne lui donne pas des circonstances atténuantes.
La Samaritaine a des amours nombreuses, Jésus n'a pas peur de lui parler :
"En cela tu as dit vrai...l'homme que tu as maintenant n'est pas ton mari."
La vérité, selon Jésus, c'est de regarder sa vie comme elle est, sans lunettes déformantes,
sans trafiquer l'image avec son logiciel !
Or, combien de fois n'osons nous pas regarder les choses en face.
"Tu exagères, secoue toi, il y en a d'autres qui sont bien pires que toi."
Sans parler des hommes politiques qui, le soir des élections,
voudraient nous faire croire qu'ils ont gagné ou presque, lorsqu'ils sont battus.
L'Esprit de vérité peut nous aider à vivre notre vie comme elle est,
sans avoir peur de l'affronter, sans être obligé d'être dans le déni, le mensonge.

Mais Jésus nous donne un message beaucoup plus beau que celui de la lucidité nécessaire.
Pour Dieu, la vérité est "l'homme debout, l'homme vivant."
La vérité de Dieu est celle de la libération de l'esclavage en Egypte,
du retour d'exil de Babylone,
de la résurrection du Crucifié du Golgotha.
L'Esprit de vérité permet à Zachée d'arrêter d'être un voleur et un collaborateur.
L'Esprit de vérité aide la Samaritaine à renouer avec les gens de son village.

La Pentecôte, don de l'esprit de vérité qui nous permet d'espérer, d'avancer parce que nous n'avons plus peur de nous regarder lucidement.

J.T.

mardi 12 mai 2015

Dieu...

"Dieu, c'est justement Celui qu'on attend,
ou plutôt Celui qui nous attend
au plus intime de nous-même.

Il est toujours là,
c'est nous qui n'y sommes pas.

Mais quand notre coeur s'ouvre,
alors, quel Bonheur,
quelle Lumière,
quel Espace,
quelle Jubilation."

Maurice Zundel.

Ascension.

La fête de l'Ascension a t-elle encore un sens pour nous ?
Que signifie "être enlevé au ciel, siéger à la droite  de Dieu" ?
Qui ne se pose pas ces questions bien légitimes ?
Pour "dire" Dieu, nous n'avons que nos mots et ils sont bien pauvres.
Il en est de même pour dire nos amours, nos amitiés, nos passions, nos engagements, nos fidélités.
Tout le monde n'est pas poète ou écrivain.

Lorsque Marc écrit que son Rabbi est monté au ciel,
il redit, avec ses mots, que l'Eternel n'est pas dans un monde séparé du nôtre,
qu'Il est devenu un des nôtres avec Jésus,
que la terre et le ciel ne sont plus à jamais deux continents étrangers l'un à l'autre.
Le ciel du Créateur n'est pas inaccessible aux humains.
Comme Jésus nous vivrons dans la lumière du Très Haut.

L'Ascension nous dit aussi que nous sommes capables de nous élever, de nous dépasser
au delà de ce que nous pouvons imaginer, espérer.
Pierre, le pécheur du bord du lac, Paul, le pharisien zélé,
auraient-ils pu envisager d'eux-mêmes d'avoir le destin qu'ils ont eu ?
François d'Assise, fils de riche marchand, a été emmené par l'Esprit de Dieu sur des chemins qu'il ne connaissait pas.
N'en est-il pas ainsi dans nos vies, même si elles ne sont pas exceptionnelles ?
L'Esprit de Dieu ne nous permet-il pas de rester fidèles à la Bonne Nouvelle contre vents et marées,
ne nous pousse-t-il pas sur des routes que nous n'aurions pas connues sans Lui ?

L'Ascension, fête des épousailles de Dieu et des hommes,
qui les fait vivre  là où ils ne seraient pas allés seuls.

J.T.

jeudi 7 mai 2015

L'hymne à la joie. Jean 15,9-17

"Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite."
Nos sociétés recherchent le bonheur, la paix, la joie, la santé.
Que de conseils pour manger sainement, pour bien respirer,
pour combattre le stress, l'angoisse, la tristesse.
C'est une excellente chose,vaut mieux être heureux et en bonne santé que triste et malade.
Mais le piège, c'est pour ceux qui ne vont pas bien,
qui ne parviennent pas à être en paix, qui s'enfoncent dans la déprime, l'échec, l'angoisse.
Ils se sentent comme exclus de cette recherche de la joie, de la paix.

En évoquant la joie, Jean contribuerait-il, lui aussi, à cette exclusion de certains ?
Jésus ne parle pas de la joie en général, mais de "ma joie".
C'est cette joie intérieure qu'il veut partager aux disciples, à nous aujourd'hui.
Jésus a pleuré Lazare, a souffert sur la croix, a connu les tentations.
Sa vie n'est pas absolument zen, calme, tranquille.
Sa joie ?
Celle de la proximité avec l'Eternel tendre comme un père,
celle du priant qui sait qu'il ne parle pas à Dieu dans le vide,
celle de son espérance plus forte que les échecs et la mort,
celle de faire connaître, toucher une véritable Bonne Nouvelle :
le Très Haut est proche, tendre, fidèle.

Il faut naturellement nous battre pour faire reculer le malheur, la maladie, la tristesse.
Mais Jésus nous livre le coeur de sa vie, de sa prière, de son combat.
Il nous assure que la foi en Dieu peut nous donner une joie plus forte que toutes nos misères et nos difficultés.
Les paroles du Christ sont vérité et liberté, une joie profonde peut nous habiter.

J.T.
10 mai 2015

mercredi 29 avril 2015

Des actes, pas de laïus. Jean 3,18-24.


Aimer par des actes et en vérité, Jean ne prenait pas de gants pour parler à sa communauté.
Il ne suffit pas de croire, notre existence manifeste ou contredit notre espérance.

Ce discours paraît si simple qu'il est angoissant, culpabilisant pour certains.
Or, Jean ne veut pas nous déstabiliser, il souhaite nous montrer un chemin de vie, pas de pleurs.
C'est Dieu qui agit sans faire de discours.
Jean nous parle d'abord de la tendresse de Dieu pour chacun de nous.
"Si notre coeur nous accuse, Dieu est plus grand que notre coeur,
et il connaît toutes choses."
Ferré chantait : "Parfois on passe à l'examen de minuit,
et quand on pleure, on dit qu'on rit."
Qui d'entre-nous peut affirmer que son coeur ne l'accuse jamais?
Qui est fier de tous les moments de son existence ?
Qui ne comprend pas : "Mon péché, moi je le connais,
ma faute est toujours devant moi."

C'est Arthus Bertrand qui m'a fait "comprendre" ce propos de Jean :
"et il connaît toutes choses."
Les photos aériennes montrent toute la réalité du paysage, ce que nous ne voyons pas à vue humaine.
Dieu est le seul qui a cette vision de notre vie, de toute notre vie.
Et cela ne le fait pas désespérer de nous, surtout lorsque notre coeur nous condamne, nous oppresse.

Jean nous parle du regard amical que le Seigneur pose sur ma vie.
Que je sache y puiser force et courage pour semer bonté et justice autour de moi.

J.T.

vendredi 24 avril 2015

Il est libre... Jean 10,11-18.


"Il est libre Max..." chanson célèbre que ne connaissait pas Jean !
mais l'apôtre savait que Jésus était un homme libre, comme nul d'entre nous.
Trop souvent, les catéchismes, les phrases pieuses évoquent le Nazaréen
comme un envoyé condamné de toute éternité à souffrir, à mourir pour réaliser la volonté divine.
Les humains se sont détournés de Dieu, il faut une victime pour réparer l'offense,
et la vie de Jésus fait penser à celle d'un pantin télécommandé dont le destin aurait été écrit de toute éternité.

Un grand théologien, Duns Scot au 13ème siècle, affirmait que "même si l'homme n'avait pas failli,
Jésus serait venu révéler l'image du Père."

"Je donne ma vie... nul ne peut me l'enlever :
je la donne de moi-même."
Jésus résiste librement aux tentations,
il ne fait pas des miracles un pouvoir magique pour être le roi du peuple,
il ne renie pas Dieu pour être le maître du monde.
Il décide librement de chasser les vendeurs du Temple.
Il affronte les gens pieux en homme libre lorsqu'ils veulent lapider une pauvre femme.
Lors du procès, il répond librement à Pilate et au Grand Prêtre,
ou décide de se taire.
Jamais homme n'a été aussi libre que Jésus.
Il puise cette audace, ce courage, dans la prière filiale,
dans la foi en la proximité du Royaume.
Sa confiance, sa fidélité en font un homme libre.

Le berger choisit lui même son troupeau, il l'aime et ne veut pas l'abandonner.
La prière amicale, amoureuse est le sceau de cette liberté.
A sa suite, des chrétiens ont mis leurs pas dans les siens.
François d'Assise refuse la violence de la guerre, même si elle s'appelle croisade.
L'abbé Pierre, fils de grands bourgeois lyonnais, épouse la cause des exclus.
François, le pape, s'attaque à l'argent sale au Vatican et aux mondanités de cour.

Jésus nous montre un chemin de liberté,
parfois rocailleux mais tellement passionnant.
Vivre debout, oser la justice et la fraternité.
Il ne suffit pas d'y croire, passons à l'acte !

J.T.

mardi 21 avril 2015

Drame humain.


Dans le zapping permanent de l'information, une émotion en chasse une autre,
l'indifférence se combinant à l'impuissance des états.
Une comparaison morbide m'a frappé.
Un naufrage a fait 400 morts il y a quelques jours,
un autre 700 hier : cela revient à sept avions A320.
Après le crash dans les Alpes, on a tout de suite recherché des responsabilités
et des solutions pour que ça ne se reproduise pas.
Rien de tel avec les naufrages de migrants.
La terminologie, enfin, est significative.
Médias et politiques parlent de " drame de l'immigration clandestine",
au lieu de parler de " drame humain ", ou du drame de réfugiés qui ont fui la guerre.

Pierre Henry.
Président de France Terre d'asile.

La Croix, 20 avril 2015.

vendredi 17 avril 2015

Un bon repas.

Lorsque Jésus voulait manifester l'amour de Dieu pour chacun,
croyant ou non, juste ou injuste, il s'invitait chez les pécheurs publics,
tel Zachée, le collecteur d'impôts à la solde des Romains.
Lorsqu'il souhaitait manifester la tendresse du Très Haut pour tous les instants de l'existence,
Jésus allait à des noces à Cana, répondait à l'invitation de Simon le pharisien.
Les repas sont nombreux et importants dans les quatre évangiles.

Avant d'être arrêté, jugé, condamné, mis en croix,
il partage son dernier repas avec ses amis.
Il leur annonce que le partage du pain, du vin est le signe du partage de sa foi, de sa vie.
Il n'a cessé de leur partager le pardon, la prière, le désir de Dieu,
ce dernier repas est le signe ultime de sa vie partagée.
Ce n'est que sur la route d'Emmaüs que deux d'entre eux comprendront la Cène.

Au chapitre 24 de Jean, Jésus ressuscité apparaît aux onze, mais ils ne le reconnaissent pas.
"Il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n'osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d'étonnement."
Alors, pour casser leur trouble, vaincre leurs questions,
il s'invite à manger et partage avec eux un peu de poisson grillé.

Ce détail ne veut pas nous entraîner dans le monde du merveilleux,
mais réaffirmer l'importance du repas partagé, signe du don de la vie que nous donne le Seigneur.
L'eucharistie est-elle ce temps privilégié, fraternel, espérant où nous nous retrouvons
pour "manger" la Parole de Dieu, le pain et le vin de l'éternité ?
Que nous sachions trouver les mots, les gestes pour que l'espérance du Très Haut nous fasse aimer ce repas du Ressuscité.

Les premiers chrétiens, célébrant dans leurs maisons,
se souvenaient de la Cène à Jérusalem et des apparitions du Ressuscité partageant le repas avec les siens.
"Ils le reconnurent à la fraction du pain."

J.T.

mardi 14 avril 2015

La mort, et après...? (suite)


En GRECE.

Comme en Mésopotamie, la mort est pour tous. Hades règne sur ce royaume des ténèbres. L'au-delà est triste, morne. Les enfers se situent en occident là où le soleil décline.
Homère, 800-740, va raconter ce monde après la mort. L'enfer est un triste en-dessous, un décevant au-delà où tout s'affadit et s'exténue en un moindre degré d'existence.
Platon va refuser ce triste tableau et parler de purification des âmes et de nouvelle naissance.
Pour Aristote, la mort est le pont final définitif. A l'époque de Jésus, l'épicurisme et le stoïcisme qui sont les deux idéologies dominantes refusent un dieu personnel et ne croient pas du tout en la résurrection. cf. Paul à Athènes, dans les Actes des Apôtres.

A ROME.

Virgile compose l'Enéide vers 27 avant J.C. Il intègre tous ces éléments de la mythologie grecque.
Son récit servira de modèle à Dante pour la Divine Comédie.
Les morts sans sépulture sont condamnés à errer éternellement.
Les enfants morts jeunes, les suicidés désespérés et les innocents condamnés à mort sont sauvés !
Le récit du champ des pleurs et le Tartare, prison terrifiante, décrivent de nombreux supplices.
Les Champs Elysées sont le lieu des plaisirs pour les meilleurs des morts. Ils retrouvent leurs plaisirs terrestres, mais moins importants que durant leur vie ici bas. Ce qui fait dire à Lucrèce :
«  Toi qui mènes une vie morne, c'est ici le véritable enfer. »

Dans l'ANCIEN TESTAMENT.

«  Ce ne sont pas les morts qui louent le Seigneur, eux qui tous descendent au silence, au schéol. » 
Ps 115.
Le bonheur est sur terre : être réuni aux siens, avoir une sépulture. Interdiction de parler avec les morts. Pas de magie.
L'idéal juif est celui des Patriarches : une terre, une descendance, de grands troupeaux.
Ce sera réalisé avec David et le royaume : une terre, un roi, un temple.
Mais le royaume se divise très vite après Salomon.
Il y a l'expérience "fondatrice" de l'exil à Babylone. Plus de terre, de roi, de temple.
Existe aussi le malheur personnel : Job est innocent mais il souffre.
Nombreux cris de souffrants dans les Psaumes. De plus, celui qui est honnête réussit parfois moins bien que le voleur.
Ezéchiel 37 réaffirme l'espoir pour le peuple juif, ossements desséchés.
Persécution d'Antiochus Epiphane , 167-164, révolte des Juifs et affirmation de la résurrection :
Daniel 12,2.
Sagesse, vers 50 en milieu alexandrin :
«  Les âmes des justes, elles, sont dans la main de Dieu et nul tourment ne les atteindra plus. Même si, selon les hommes, ils ont été châtiés, leur espérance était pleine d'immortalité. » 3,1-4.

J.T.

vendredi 10 avril 2015

Chacun son chemin. Thomas.

Cet évangile qui raconte les doutes de Thomas nous est très familier.
Thomas était absent lorsque Jésus est apparu aux disciples,
Thomas se refuse de les croire sur parole, il veut faire lui même l'expérience de la rencontre avec le Ressuscité.
Les quatre évangiles insistent sur les doutes, les questions des disciples,
n'ont pas peur de montrer leur difficulté à croire.
Thomas veut mettre ses doigts dans les plaies,
les disciples ne reconnaissent pas Jésus sur la route d'Emmaüs,
Marie de Magdala prend le Ressuscité pour le jardinier,
certains disciples ne veulent pas croire la parole des femmes.
Si les quatre évangiles soulignent cela,
c'est pour nous dire de ne pas avoir peur de nos questions, de nos doutes .
Pour certains la foi est semée de doutes, c'est ainsi,
c'est leur chemin, il a autant de valeur aux yeux de Dieu
que celui qui est fait de clarté, de lumière, de limpidité.

L'histoire de Thomas nous révèle un autre aspect de la foi.
C'est Dieu qui se révèle, ce n'est pas moi qui "invente" la révélation.
Elle m'est transmise par des croyants,
pour Thomas par les autres disciples,
mais chacun doit faire sienne cette Bonne Nouvelle.
"Si je ne mets pas la main dans son côté, non je ne croirai pas."
Chacun de nous " apprivoise " l'annonce de la Bonne Nouvelle dans sa vie.
La rencontre des autres, la prière, la lecture biblique,
autant de chemins pour faire mienne,
comme Thomas, cette foi pour qu'elle me fasse vivre
au plus intime de mon existence.

J.T.

jeudi 9 avril 2015

Un amour sans limite.

Le pardon des fautes, des péchés est un des principaux messages de Jésus.
A son époque, les juifs allaient au Temple de Jérusalem faire des sacrifices d'animaux en vue du pardon.
Une fois l'an, le Grand Prêtre prononçait le nom de Dieu et envoyait le bouc émissaire au désert,
en signe du pardon des péchés par le Très Haut.
Au temps de Jésus, le Baptiste baptisait dans les eaux naturelles, non rituelles, du Jourdain en vue de ce pardon.
Mais c'était toujours l'Eternel qui pardonnait les fautes, pas le Grand Prêtre en exercice, ni Jean Baptiste.

La "révolution" que Jésus va introduire est qu'il pardonne lui-même les péchés,
se mettant ainsi à la place de Dieu, et s'attirant des ennemis.
Dans l'évangile de Luc : 5,17; 5,27; 7,36; 15; 19,1;
En 7,36, une femme pécheresse pleure aux pieds de Jésus invité chez un pharisien.
Au risque de scandaliser l'assistance, Jésus pardonne ses péchés à cette femme
qui a pleuré, qui a répandu du parfum sur les pieds de Jésus,
mais qui ne lui a pas formellement demandé le pardon de ses fautes.
Comme dans les autres passages, Jésus ose pardonner les péchés, ce que seul Dieu fait.
D'où la réaction des convives :
"Qui est cet homme qui va jusqu'à pardonner les péchés ?" Luc 7,49.

A celui qui demande pardon, qui désire changer de vie, Jésus remet les péchés,
quelles que soient les fautes, ainsi du criminel en croix au Golgotha :
"En vérité, je te le dis, aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis." Luc 23,43.

Ce pardon sans limite est associé à une exigence morale, elle aussi sans limite !
Lisez Luc 6, 27-35, Mt 5,21-48.
Si nous lisons Matthieu, nous ne savons quoi penser,
celui qui se met en colère contre un proche est comparé à un meurtrier,
celui qui regarde une femme avec désir est traité d'adultère,
celui qui se fait frapper sur une joue tend l'autre joue......

Quel sens donner à ces propos de Jésus qui nous paraissent totalement irréalistes ?
Comme le pardon n'a pas de mesure, l'amour de l'autre non plus.
Jésus met la barre très haut, croyant que nous sommes capables d'aimer bien plus que nous ne le soupçonnons.
Il ne réfute pas la Loi, ne pas tuer, pas violer, pas voler ....
mais il met la barre plus haut.
Ainsi personne ne peut se déclarer pur, parfait, saint vis à vis des autres qui, naturellement, seraient inférieurs !
La morale, le rapport aux autres n'a pas de barème, de hiérarchie.
Dieu nous aime bien plus que nous ne pouvons l'imaginer,
à nous de l'imiter dans les relations avec les autres.

C'est ce que Daniel Marguerat appelle "un amour en excès" dans "Paul de Tarse".
Ce grand exégète relie le texte de Matthieu et l'hymne à l'amour de Paul, 1 Cor 13.
Le don aux pauvres, la foi la plus grande,
le martyre ne sont rien si l'amour n'est pas leur source, affirme Paul.
"N'est ce pas inhumain d'exiger ça ? Justement, cet amour-là n'est pas humain.
Il vient de Dieu cet amour en excès.......
Radicalité de l'accueil de Dieu. Morale de l'excès et de l'inouï.
Le souffle de Jésus est passé par Paul.
La brûlure laissée en lui par sa découverte du Christ a été la matrice de sa théologie.
Elle lui a donné goût pour l'absolu." Marguerat.

J.T.

mardi 7 avril 2015

La mort, et après... ?

En MESOPOTAMIE.
Les enfers babyloniens ne sont pas un lieu de supplice, de condamnation. C'est le lieu de la mort qui affecte tout le monde. Un endroit morne, triste où on regrette éternellement la vie perdue ! La lumière est remplacée par les ténèbres, l'air pur par la poussière et la boue.

Mais il n'y pas d'égalité dans l'enfer. Ceux qui souffrent morts sont ceux qui ont souffert vivants. Il vaut mieux avoir été riche et en bonne santé que pauvre et malade.
A Babylone, lors de notre existence terrestre, la maladie est la conséquence de la faute morale.

En EGYPTE.
Le livre des morts des anciens égyptiens comporte un chapitre consacré au jugement du défunt par le tribunal divin que préside Osiris, dieu de la vie éternelle.
C'est la pesée du coeur, étape décisive de l'accès au royaume des dieux immortels, le coeur étant le siège de la conscience.
Sur un plateau de la balance la déesse Maat qui représente l'ordre cosmique, sous forme d'une plume.
Près de la balance, une créature monstrueuse la Dévoreuse....
Or, la mort ne confesse pas ses fautes mais soutient n'en avoir commis aucune. La parole efface ses fautes.
IL peut alors aller avec les dieux ou parfois revenir sur terre lors de grandes fêtes.

Zoroastrisme en PERSE, vers le 7ème siècle avant J.C.
L'idée d'un jugement après la mort a été longtemps une exception égyptienne, mais il y a le zoroastrisme.
Cette religion est fondée sur l'opposition du bien et du mal.
Trois jours après la mort, l'âme du défunt comparaît devant ses juges divins qui pèsent ses bonnes et ses mauvaises actions.
Les justes parviennent à franchir le pont étroit qui conduit au paradis, les autres sont précipités vers les profondeurs infernales.
Avec le jugement, il y a l'idée de la félicité pour les uns et du tourment pour les autres.

J.T.

jeudi 2 avril 2015

Pâques 2015.

 Des vies ressuscitées.

Douze disciples, des femmes, des proches, des curieux sans doute ont suivi Jésus trois ans.
Ils l'ont vu guérir, prier, pardonner, se battre contre les hypocrisies religieuses.
Ils ont écouté ses histoires, des paraboles, qui racontaient la proximité de Dieu dans leurs vies.
Ils l'ont acclamé lors de son entrée à Jérusalem, assis sur un ânon.
Ils ont été surpris, bouleversés lorsqu'il a partagé le pain, le vin.
Ils sont partis, se sont enfuis lorsque Judas l'a embrassé à Gethsemani.
Pierre est resté dans la cour du Grand Prêtre, mais l'a renié trois fois.
Jean était là, il était connu des autorités et ne craignait rien.
Au pied de la croix Marie de Magdala, Jean, Marie et quelques femmes avaient tout perdu.

Que s'est-il passé au tombeau ? Les évangiles n'en disent rien.
Ils se contentent de raconter Marie de Magdala venue apporter les parfums, selon la coutume juive.
Elle croit que le corps de son ami a été dérobé, elle n'attend pas, ne pressent pas sa résurrection,
Pierre, Jean et les autres sont dans le même désarroi, la même tristesse.

Pourtant Pierre, André, Paul , Etienne et tant d'autres mourront martyrs,
proclamant que Jésus leur est apparu, qu'il a changé leur vie.
Pierre, simple pécheur du lac de Capharnaüm,
pauvre bougre reniant son maître lors de son arrestation,
ira jusqu'à Rome, le centre du monde, pour proclamer la Bonne Nouvelle.
Ils n'étaient qu'une poignée d'hommes et de femmes et nous sommes réunis ce matin.

Le tombeau est vide, Christ est ressuscité,
et nos vies sont bouleversées, transfigurées, ressuscitées.
Comment pourrions-nous y croire si Dieu ne nous l'avait pas révélé au plus intime de nos vies ?
La mort, la répétition douloureuse, l'échec ne sont pas le dernier mot.
Nous aussi, comme Marie de Magdala, Jean et Pierre, nous avons cru
et, à leur suite, nous osons annoncer l'incroyable nouvelle : Christ est ressuscité des morts.

J.T.

mercredi 1 avril 2015

La première profession de foi.


Durant cette semaine sainte, la Passion est lue le dimanche des Rameaux et le Vendredi saint.
La première confession de foi vient d'un étranger, d'un païen, d'un soldat romain.
Il était de faction au pied des croix des condamnés à mort,
accomplissant son service d'occupant romain à Jérusalem.
Il a assisté à la mort du Galiléen et il s'écrie :

" Vraiment cet homme était Fils de Dieu." Marc 15,39.
" Vraiment , celui-ci était Fils de Dieu." Matthieu 27,54.
" Sûrement, cet homme était juste." Luc 23,47.

Cette concordance des Synoptiques peut nous aider à aérer nos églises,
à dépoussiérer nos prières.
L'autre, l'étranger, l'ennemi peut, lui aussi, reconnaître le Christ en Jésus.

J.T.

mardi 31 mars 2015

Acupuncture et médecine de guerre.


Elise Boghossian a fondé l'association "Shennong et Avicenne" deux fameux médecins chinois et persan.
Cette acuponctrice exerce son art dans les zones de guerre.
En Arménie en 2002, en Jordanie dans un camp de réfugiés en 2013, au Kurdistan irakien en 2014.
Début 2015 un dispensaire mobile regroupant plusieurs disciplines médicales a été inauguré  dans la région d'Erbil en Irak,
lieu d'affrontements terribles.
"L'acuponcture n'est pas la première thérapie à laquelle on pense,
mais lorsqu'il n'y a plus d'anti-douleur, on nous laisse faire.
Et comme les résultats sont visibles, tout le monde est demandeur.
Les blessés traînent des douleurs postopératoires terribles que l'acuponcture peut soulager."

Le dispensaire d'Erbil reçoit 500 réfugiés par jour.

La Croix 23 mars 2015.

jeudi 26 mars 2015

Rameaux (29 mars 2015)


Le soleil ne meurt pas, la tendresse, la fraternité sont plus fortes que la guerre, la haine, le désespoir.
Dans le récit tragique de la Passion du Christ, subsistent des pépites du meilleur de l'humain.

La femme qui verse du parfum sur la tête du futur condamné à mort.
"Laissez la ! Pourquoi la tourmenter ?
Il est beau, le geste qu'elle a fait pour moi."
"Partout où l'Evangile sera proclamé-dans le monde entier-,
on racontera, en souvenir d'elle, ce qu'elle vient de faire."

Le propriétaire qui laisse sa salle disponible pour le dernier repas de Jésus.
Nul ne connaît son nom, mais il aurait pu refuser de prêter sa salle.

Simon de Cyrène réquisitionné pour aider Jésus à porter la croix.
Un inconnu, qui revient des champs, aide le Nazaréen jusqu'au Golgotha.
N'avons-nous jamais été aidés par un Simon de Cyrène inconnu,
rencontré par hasard et qui devient un compagnon fidèle pour nous aider dans l'épreuve ?

Ces trois là nous rappellent que la vie, la fraternité, l'attention ne meurent jamais.

J.T.

mardi 24 mars 2015

Jésus le non violent.


Le dimanche des Rameaux est lu le récit de la Passion,
cette année, le texte de Marc.
C'est une chance d'entendre ce long texte,
récit des dernières heures d'un Galiléen non violent.

Il entre dans Jérusalem sur un....petit âne !
un ânon, pas un beau cheval fougueux comme un roi terrestre.

Une femme, Marc ne connaît pas son nom, verse un bon parfum sur la tête de Jésus.
Scandale, geste déplacé de cette femme, argent dilapidé ?
Jésus prend la défense de cette inconnue.

Il refuse que ses proches prennent les armes pour le défendre,
lors de son arrestation, alors qu'il est innocent.

Il dit au Grand Prêtre qu'il est le Christ, le Fils du Béni,
sachant qu'il se condamne mais reste fidèle à sa foi.
Il refuse la magie, le merveilleux, l'extraordinaire,
ne répondant pas à ceux qui lui demandent de " faire le prophète".

Jusqu'au bout il témoigne d'un Dieu non violent, proche des petits,
n'abandonnant pas les siens, même aux pires moments.
Gandhi, Martin Luther King et tant d'autres anonymes
seront fidèles, eux aussi, à leur espérance non violente.

J.T.

samedi 21 mars 2015

Pourquoi la croix ?

Je vous partage ce beau texte de Jon Sobrino, jésuite espagnol,
théologien pour qui "la misère est une injustice qui en appelle au ciel."
Affirmation pleine de justesse sur la fin de Jésus sur une croix romaine.

"Jésus n'est pas mort, il a été tué.
Sans la croix, la résurrection ne serait que la reviviscence d'un cadavre.
Jésus s'est montré miséricordieux.
Non seulement, il soulagea et aida, mais il prit la défense des victimes.
La miséricorde qui s'achève sur la croix ajoute deux caractéristiques à celle du Bon Samaritain :
elle est conflictuelle et elle est conséquente jusqu'à la croix."
Jon Sobrino demande si l'église est prête à courir ce risque de Jésus qui a été tué.

J.T.

jeudi 19 mars 2015

CARÊME 2015 (5)


La croix n'est pas mortelle. Jn 12,20-33 (22 mars 2015) 


Cette dernière étape de carême , Jean nous présente la croix comme du grain qui ne meurt pas.
Dans cet évangile, la croix n'est pas associée aux souffrances, à l'échec de Jésus,
même si l'évangéliste savait tout cela, étant avec Marie au Golgotha.
Jean ose parler de la crucifixion de son Rabbi comme d'une élévation, d'une exaltation.
Cette présentation nous choque si nous-mêmes sommes plongés dans le désarroi, l'échec, la douleur.
Pourquoi ne pas le dire ?
Mais que veut dire Jean ?

Pour lui, la croix, c'est l'ultime étape de la foi de Jésus.
Il guérissait le jour du sabbat,
il chassait les vendeurs du Temple,
il mangeait avec les collaborateurs des Romains,
il ne pouvait que se faire des ennemis en révélant la bonté de Dieu pour chacun,
et non seulement pour une race de purs, d'observants, de pieux.
Sa vie, toute de respect, d'accueil, de non-jugement faisait peur.
Alors ils l'ont tué, mais il reste lui-même jusqu'au bout :
" Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font."
Jean nous dit que la croix de Jésus ne parle pas du sens ou du non-sens de la souffrance,
qu'elle est l'ultime témoignage d'un juif non-violent, amoureux jusqu'au bout de Dieu et de ses frères et soeurs.
Gandhi, Marin Luther King et tant d'anonymes sont, eux aussi, restés fidèles à leur idéal.
L'exaltation du crucifié près du Père,
c'est la foi, la fidélité du Nazaréen jusqu'au don de sa vie.

Mais il est essentiel de lire tout le texte.
Jean ne décrit pas un sage stoïque qui serait indifférent à la douleur.
"Mon âme est bouleversée. Que vais je dire ? " Père, sauve moi de cette heure ?"
Jésus a eu peur, a connu l'angoisse, il était totalement humain,
mais il a gardé cette foi, la croix n'est pas la fin de tout,
elle est un comme un grain de blé tombé en terre qui porte du fruit.
Jusque sur la croix, il nous dit l'espérance du Très Haut.

J.T.

jeudi 12 mars 2015

CARÊME 2015 (4)

Quel jugement ? Même pas peur ! Jean 3, 14-21 (15 mars 2015).

Nicodème vient de nuit parler religion avec Jésus.
Il est peut-être envoyé par les autorités religieuses de Jérusalem.
Jésus lui confie le coeur de son espérance.
L'Eternel aime le monde !
Croire en Dieu ce n'est pas passer son temps à ressasser tous les malheurs, toutes les horreurs de la planète.
Croire en Dieu, ce n'est pas passer son temps à se flageller,
s'interdire de vivre, d'aimer, d'oser le bonheur.
Jésus aimait les siens, les gens rencontrés sur le chemin,
il mangeait, buvait, n'était pas un ascète retiré au désert.
Il est venu pour nous révéler combien le Créateur nous aime, nous espère, croit en nous,
combien le Créateur n'a jamais regretté de nous avoir faits "à son image et à sa ressemblance."
Croire en Dieu, c'est aimer la Vie.

Alors, avons-nous raison d'avoir peur du jugement ?
De quel jugement nous parle Jésus ?
Le Nazaréen nous révèle que nous sommes notre propre juge,
c'est nous et pas un autre qui décidons de marcher vers la lumière
ou au contraire de plonger dans les zones d'ombre.
Lorsque nos passions sont nos maîtresses, elles nous éloignent de la vie, de la lumière, de la paix.
Au premier jour ! "Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres." Ge 1,4.

Créer, vivre, avancer , c'est séparer pour respirer, aller de l'avant.
Qu'allons-nous mettre en place, concrètement,
pour que le mensonge, l'intérêt égoïste ne régentent pas nos relations ?
Quand allons-nous arrêter de dire que tout va bien,
alors que nous nous enfonçons parce que nous ne prenons pas soin de nous?
Quand allons nous croire que la lumière du Très Haut n'aveugle pas,
au contraire qu'elle est source de Vie, de Paix, d'Avenir ?


J.T.

mercredi 11 mars 2015

La Bible, vous connaissez ? (11 mars 2015)


Si vous êtes curieux,
Si vous aimez apprendre,
Si vous ne savez comment lire la Bible,
par quel texte commencer,
à quel pédagogue faire confiance..................
Lisez La BIBLE de LUCILE de Pierre-Marie Beaude.

L'auteur, exégète, écrivain, a enseigné à l'université de Metz.
Avec Lucile, sa filleule, il lit, commente, interprète les textes bibliques.
Tous les deux auront mis trois ans pour aller au bout de leur découverte.

Un ouvrage de référence, savant mais à portée de tous,
un bonheur de le lire, la joie partagée des chercheurs de l'Eternel.

Faites vous-mêmes votre itinéraire de lecture,
d'abord la Genèse ou l'évangile de Marc, peu importe,
Pierre-Marie Beaude et Lucile sont deux excellents guides.

J.T.

mercredi 4 mars 2015

CARÊME 2015 (3)

Une image de Dieu ? Jn 2, 13-25 (8 mars 2015)


Les juifs, les musulmans ne représentent pas Dieu,
et les premiers ne prononcent pas son nom pour manifester sa grandeur, son étrangeté.
Le débat actuel sur les caricatures met en lumière le risque d'idolâtrer telle ou telle personne.
Même et surtout Mohammed n'est pas Allah.
Cela, tout le monde en parle, mais pourquoi oublions nous nos frères chrétiens protestants ?
Leurs temples ne sont pas meublés de statues et la croix est nue,
car nous croyons au Christ ressuscité des morts et non en un prophète agonisant sur un gibet romain.
Dans le Temple, à Jérusalem, à côté des sacrifices d'animaux,
les juifs avaient cette pièce nue, le Saint des Saints, où seul le Grand Prêtre entrait une fois par an le jour du Pardon.
En 70, le général romain se moquera de ce peuple qui n'avait pas une statue de son dieu !

Jésus balaie rudement, comme un prophète, ce commerce d'animaux qui gangrène le Temple.
Mais sa parole va beaucoup plus loin.
Il ne s'élève pas seulement contre les marchands et leur business,
il affirme que lui, le charpentier de Nazareth, est le véritable Temple.
Sa mort ne sera pas la fin de la Bonne Nouvelle, Lui , le Temple de Dieu, sera relevé des morts.

A sa suite, nous croyons qu'il n'est pas une terre sainte, un temple saint,
saint Pierre de Rome, le Saint Sépulcre à Jérusalem,
la Sainteté de Dieu habite chacun de nous appelé à vivre de la vie du Ressuscité.
" Le Verbe a pris chair, il a planté sa tente parmi nous." écrit Jean dans le Prologue.
Mon frère, mon voisin, que j'apprécie ou non, qui m'indiffère,
mon frère, mon voisin qui croit, pense comme moi, avec qui je suis en désaccord total,
mon frère, mon voisin qui m'aide ou me rejette,
c'est en lui, pas ailleurs que le Père réside.
Osons le respect, la compréhension, la compassion,
belles manières de prier le Très Haut présent en chacun
de ses enfants créés à son image et à sa ressemblance.

J.T.

jeudi 26 février 2015

CARÊME 2015 (2)

Un chemin surprenant. (1 mars 2015)


A l'époque d'Abraham, les sacrifices d'enfants existaient et n'étaient pas rares.
Ces sacrifices ont, hélas, survécu très longtemps.
Sommes-nous assurés qu'il n'en est plus aujourd'hui ?
Abraham ne devait pas être surpris par cette démarche,
il monte sur la montagne désignée pour sacrifier Isaac, ce fils donné par Dieu.

Pierre, Jacques et Jean, en bons juifs qu'ils étaient,
avaient le plus grand respect pour Moïse et Elie.
Moïse, ce prophète "que Yahvé connaissait face à face." Dt 34, 10.
Elie qui avait été élevé mystérieusement au ciel sous les yeux de son disciple Elisée,
Elie dont les juifs attendaient le retour pour la venue du Messie.

Son Dieu interdit à Abraham de faire des sacrifices d'enfants,
Il ne veut pas de cette barbarie comme offrande.
Peut-être a t-il fallu écrire cette histoire scandaleuse
pour que les Hébreux comprennent que leur Seigneur refusait le meurtre des enfants.
Abraham allait offrir un sacrifice qui lui est interdit.
Son Dieu n'est pas comme les autres dieux,
son Dieu ne tue pas l'humain.
La foi du patriarche est bouleversée.

Pierre, Jacques et Jean aimaient Jésus, ce charpentier qui guérissait, pardonnait.
Ils l'écoutaient, l'admiraient, mais c'était un des leurs,
un habitant d'un trou perdu, Nazareth.
Ils ne savent plus que dire lorsque leur ami côtoie Moïse et Elie.
Où sont-ils ? Rêvent-ils ? Est-ce un délire ?
Et si le Nazaréen était plus qu'un prophète,
s'il était si lumineux, si proche de l'Eternel ?
Pierre, Jacques et Jean descendent de la montagne troublés.
Qui est vraiment Jésus ? La résurrection des morts est-elle proche ?

Quelle montagne avons-nous gravie ?
Avons-nous été transformés, changés ?
Nous croyions en un Dieu lointain, un juge
et la prière nous a révélé un Dieu tendre, un ami.
Nous croyions détenir la vérité et nous découvrons d'autres croyants,
d'autres prières, d'autres gestes qui nous parlent aussi de Dieu.
Nous avons cru être emportés par le désespoir, la maladie, la séparation,
et Dieu "a ouvert un passage", Il ne nous a pas abandonnés.

Puisse cette deuxième étape vers Pâques nous faire lire notre chemin de foi.
Quelle Bonne Nouvelle avons-nous découverte au long de notre vie ?

J.T.

jeudi 12 février 2015

Les lépreux (15 février 2015)

Selon le livre des Lévites, les prêtres juifs, le malade atteint de la lèpre
devait crier : "Impur, impur" pour que les autres ne le croisent pas.
A une autre époque, des clochettes annonçaient sa présence et tous se détournaient de lui.
Il est vrai que la lèpre fait peur et que le "réflexe" est d'isoler, de parquer, de mettre à l'écart.

Jésus n'a pas peur du lépreux qu'il rencontre,
il le purifie de son mal, il le guérit,
le réintroduit dans la société, dans la religion.
Chacun de nous a son lépreux, ne nous mentons pas,
les étrangers, les musulmans, les habitants des cités......
les homosexuels, les marginaux ......
la liste serait longue.
Soyons honnêtes, avouons-nous
quel lépreux moderne nous tenons à l'écart,
quel lépreux contemporain nous fait peur ?
Qui aurais-je envie de reléguer loin de chez moi ?

Jésus guérit cet homme, mais c'est le lépreux qui a fait le premier pas.
"Si tu le veux, tu peux me purifier."
Accablé par sa maladie qui fait de lui un paria,
cet homme a encore assez de vie, d'espérance pour croire en un avenir meilleur.
N'enfermons pas ceux que nous avons du mal à aimer dans leur situation de "lépreux".
Tous les détenus ne récidivent pas, ils cherchent souvent une aide, une main pour remonter la pente.
Tous ceux qui ont une maladie psychique ne sont pas des "zombies" condamnés à la marginalité.
Des proches, des soignants, des associations permettent à un grand nombre de relever la tête,
de trouver une place dans la cité.

Les lépreux existent toujours,
entendons-nous leur appel à l'aide : "Tu peux me purifier." ?

J.T.

jeudi 5 février 2015

Etre pratiquant, être vivant. Mc 1,29-39 (8 février 2015)

Que faisait Jésus selon Marc ? Que pratiquait-il ?
Le début de cet évangile nous donne à penser.
Jésus passe de la prière avec les autres juifs à la synagogue
à une pause dans la maison des deux frères, Simon et André.
Il accueille les malades, les possédés.
Il prend un temps de solitude pour prier son Père,
il est vite rejoint par les disciples et la foule qui le cherchent.
Il quitte ce village pour d'autres rencontres, ailleurs que chez lui.
Il ne s'enferme jamais dans un lieu, une prière, une guérison.

Inlassablement Jésus annonce que la foi est une Bonne Nouvelle,
une aide, un moteur, un cap pour vivre debout.
A temps et à contretemps, le Nazaréen va l'annoncer chez les siens et ailleurs.
Prier à la synagogue peut aider à vivre droit, debout, en paix.
Soigner, réconforter , accompagner est le sceau de cette Bonne Nouvelle.
Jésus prie, guérit et annonce explicitement son espérance.

Nous sommes dans une situation délicate en église.
La transmission connaît de réelles difficultés.
Etre croyant fait peur, indiffère ou se vit en catimini pour certains.

Cet évangile ne donne pas de recettes, mais nous interroge sérieusement.
Cette messe que nous vivons ensemble, la vivons-nous réellement ?
Ce rendez-vous du dimanche est il une aide pour la semaine ?
Chaque dimanche beaucoup de nos contemporains courent, font du vélo
et c'est essentiel pour eux.
Et nous lors de l'eucharistie, est-ce essentiel ?
L'attention , la proximité avec les souffrants, les exclus, les sans voix est-elle au centre de nos vies ?
Les miracles de l'évangile sont-ils une référence essentielle ou des récits d'un autre âge ?

Jésus pratiquait l'Eternel en Le priant, Le rencontrant avec ses contemporains,
à la synagogue, dans la maison de ses amis, lors de ses voyages.
C'est dans  notre vie concrète, pas ailleurs,
que Dieu nous fait signe.
A nous de Lui répondre.

J.T.

jeudi 22 janvier 2015

Dieu est proche. Marc 1, 14-20 (25 janvier 2015)


Croire en Dieu paraît étrange, difficile à beaucoup de nos contemporains.
Pourquoi prier dans une église, dans une synagogue, dans une mosquée ?
Quels dogmes, que faut-il croire ?
Comme si la foi en Dieu était d'abord et avant tout source de complications, de questions sans réponse.

Jésus disait à de simples pécheurs du bord du lac : "Le règne de Dieu est tout proche."
Les évangiles ne cessent de nous répéter que le Royaume n'est pas lointain, inaccessible,
qu'il est en nous, ce qu'a bien compris l'écrivain Emmanuel Carrère dans son dernier livre.
Jésus était juif, il priait avec le Deutéronome.
"La loi que je te prescris n'est pas au-delà de tes moyens, ni hors de ton atteinte...
Elle n'est pas dans les cieux......elle n'est pas au-delà des mers..........." Dt 30.
Croire en l'Eternel n'est pas résoudre une question métaphysique sur le sens de l'existence.
C'est accepter d'un autre, de Jésus pour nous les chrétiens,
que la foi est une véritable Bonne Nouvelle,
que Dieu n'est pas inaccessible, que nous pouvons dialoguer avec Lui par la prière,
comme nous le faisons avec un ami.
La Bonne Nouvelle, c'est la proximité du Très Haut dans nos vies.
"Tu me scrutes Seigneur, et tu sais quand je m'assois, quand je me lève."
Le royaume est proche, Dieu est un Père attentif, tendre, bienveillant.

Le Royaume est proche, Dieu n'est pas absent de nos vies.
Aux jours de bonheur comme de malheur,
Il est notre force, notre espérance, notre raison de vivre et non de survivre.
Par la prière, la rencontre des autres, Il ne nous abandonne jamais,
même lorsque nous "crevons" de solitude.
Un jour nous Le verrons face à face.

Le Royaume est proche,
à chaque époque des artisans de justice, de réconciliation se sont levés pour faire reculer la barbarie.
François d'Assise, l'abbé Pierre, cette femme otage en R.C.A. et tant d'autres.

Réjouissons nous de la main tendue de Dieu et ne fermons pas nos poings.

J.T.