vendredi 11 septembre 2015

Souffrir, toujours souffrir ? Marc 8, 27-35.


"Qu'il prenne sa croix et qu'il me suive", elle en a fait couler de l'encre cette phrase là !
La croix est devenue trop souvent le symbole de la foi chrétienne,
alors que la croix est nue, le Christ est relevé des morts, le tombeau est vide.

Lorsque nous lisons cette phrase dans Marc "porter sa croix",nous pensons à nos misères, à nos souffrances,
à nos échecs, à la face sombre de toute existence.
Nous risquons alors de prendre Jésus pour un sage stoïcien qui nous encourage à supporter tant bien que mal nos douleurs.
Le stoïcisme était d'ailleurs l'idéologie dominante à son époque
et beaucoup de propositions de sagesse ne disent pas autre chose actuellement.
Mais quelque chose ne va pas dans ce tableau.

Jésus n'a pas dit à la femme qui avait ses pertes de sang de porter sa croix,
il l'a soulagée, l'a guérie et ne l'a pas traitée comme une impure.
Jésus n'a pas dit à Marthe e t Marie de porter leur croix,
il a sorti leur frère Lazare du tombeau.
Les actes de guérison, d'exorcisme du Nazaréen sont un hymne à la vie debout,
non à la résignation, au fatalisme.

Jésus a porté la croix du supplice jusqu'au Golgotha
parce qu'il avait chassé les vendeurs du Temple,
parce qu'il avait souvent critiqué la religion des Pharisiens,
parce qu'il attirait les foules perdues, sans berger,
parce qu'il appelait l'Eternel "abba",  "papa".
Ce n'est pas par goût du sacrifice, de la souffrance,
c'est sa fidélité à la Bonne Nouvelle de Dieu qui lui fait porter sa croix.

Nos croix, ce ne sont pas nos maladies, nos échecs aussi douloureux soient-ils,
c'est parfois le prix à payer pour être fidèle,
pour ne pas faire n'importe quoi avec l'argent,
pour ne pas écraser les autres pour monter en grade.
La croix, c'est aussi au quotidien, tenter une bonne relation
avec celui que je ne supporte pas, pourquoi ne pas l'avouer ?

Porter sa croix c'est continuer à aimer Jésus lorsque les vents sont contraires.

J.T.

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