mercredi 16 novembre 2011

DANS LA PEAU D'UN MATON.

Aumônier 14 ans au centre de longues peines de Caen, actuellement à la maison d'arrêt depuis trois ans, je vous recommande la lecture de ce livre : " Dans la peau d'un maton " de Arthur Frayer, chez Fayard.
L'auteur, qui est journaliste, a passé le concours de surveillant de l'administration pénitentiaire et " exercé " quelques mois dans trois prisons de France.

Il permet au lecteur de découvrir le quotidien d'un surveillant entre les douches, les parloirs, les activités, les promenades, les urgences.......... Tout cela baignant dans un climat plus ou moins violent , et souvent plus que moins. Les deux missions confiées à la pénitentiaire sont officiellement l'emprisonnement et la réinsertion. Comment parler de réinsertion alors que le surveillant est souvent débordé par la " gestion " des journées ?

Arthur Frayer écrit : " Moi aussi, j'ai la boule au ventre en allant au travail; moi aussi, je dors mal, j'ai perdu du poids. Mon corps est à bout, mes jambes me font mal en permanence, mes muscles sont raides et mes pieds en feu au terme de chaque service. Je fais une vingtaine de kilomètres chaque jour le long des coursives. Les prises de tête constantes me laminent le moral. Je ne soupçonnais pas la violence de la prison. Pas tant les agressions physiques que la violence des contestations et des querelles pour une douche ou un passage au téléphone."

Un livre à lire !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je viens d'arriver à Châteaudun et, sur votre conseil, j'ai emprunté ce livre à la médiathèque municipale.
J'y ai retrouvé, de l'intérieur, ce bâtiment étrange (parce qu'il jure dans le paysage beauceron) et un peu inquiétant qu'on voit lorsqu'on contourne la ville par la N10.
J'ai dévoré cet ouvrage plein d'humanité et d'humilité qui permet de voir autrement le malaise de la carcérale où le mal-être des prisonniers et celui des gardiens semblent devoir s'entretenir involontairement l'un l'autre.
Où l'on peut voir aussi comment un journaliste, pas maton par vocation, va devoir, presque malgré lui, en épouser les côtés les plus sombres, presque pour survivre. Et la survie n'engage guère le travail épanouissant...
Un beau livre, en somme ! Merci du conseil.