jeudi 13 novembre 2014

Même pas peur. Mt 25,14-30 (16 novembre 2014)

Dans cette histoire racontée par Jésus, un serviteur est envahi de peur :
" Seigneur, je savais que tu es un homme dur. J'ai eu peur. "
Il craint que le talent confié soit un piège, alors il le cache puis le rend :
" Le voici. Tu as ce qui t'appartient. "
Cette peur de Dieu est trop souvent présente,
peur du jugement, peur de ne pas bien prier, de ne pas bien agir...

Et pourtant le Nazaréen nous apprend à abandonner nos peurs.
Il envoie ses disciples guérir, exorciser,
ils n'y arrivent pas toujours, mais peu importe.
Il n'a pas peur de nous offrir une Bonne Nouvelle.
Il leur confie le Notre Père, les associe à sa propre louange du Très-Haut,
même s'il connaît leurs faiblesses, leurs doutes, leurs trahisons.
Si Jésus n'a pas eu peur de nous donner sa prière, son espérance,
pourquoi aurions-nous encore peur d'un Dieu justicier ?

La Bonne Nouvelle nous est confiée, non pour la cacher dans un musée, dans un coffre fort,
mais pour la semer à tous les vents et faire la récolte.
Ne pas enfouir les talents, ne pas enfermer l'évangile dans nos sacristies,
c'est regarder avec bonté ceux qui ne vivent pas la famille comme nous,
c'est les accueillir à la communion sans rejeter quiconque le désire.
Le prochain synode va-t-il oser faire fructifier les talents ?
Ne pas enfouir les talents, c'est rencontrer, connaître tous les enfants d'Abraham.
Oser le dialogue, le respect, la reconnaissance
au lieu de se recroqueviller frileusement dans sa chapelle.
Ne pas enfouir les talents, c'est donner une réelle place dans nos églises
aux exclus, aux petits, aux malades, à ceux qui ne sont pas reconnus.

Il a tort ce serviteur de dire : " C'est ton talent, le voici. "
Dieu nous donne la force d'inventer, d'innover, de créer.
Arrêtons d'enfouir par peur et par paresse l'or que nous avons dans les mains.

J.T.

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