mercredi 15 avril 2009

MORT EN PRISON.

En 2008, dans les prisons françaises, tous les trois jours, il y a eu mort d'homme ou de femme par suicide. UN SUICIDE TOUS LES TROIS JOURS !

Les causes sont multiples, structurelles et personnelles. La surpopulation pénale est la toile de fond de ce massacre. Depuis une trentaine d'années, nous avons construit de nouvelles prisons et c'est un bien de supprimer les établissements vétustes. Mais cela ne résout pas la question de la surpopulation. Environ 10 000 détenus sont, en permanence, en surnombre. A la maison d'arrêt de Caen, dimanche, il y avait 450 détenus hommes pour 310 places. Depuis Noël ils n'ont jamais été moins de 420. Ce nombre engendre la promiscuité, le souci sécuritaire exacerbé et le manque de temps pour les divers personnels et intervenants pour écouter, discuter, pour aider ceux qui le désirent à s'en sortir.

Lorsque je vais voir les nouveaux arrivants, je rencontre des détenus qui " partent " pour un moyen ou long voyage en correctionnelle ou aux assises. Ils ne sont pas nombreux, je rencontre surtout ceux qui sont là pour de petites peines, voire très petites, moins de deux mois, à cause d'une non présentation à un contrôle judiciaire par exemple. Pourquoi incarcérer le maximum de gens ? PARCE QUE C'ET LA SOLUTION DE FACILITE. Le bracelet électronique, les travaux d'intérêt génèral, la semi liberté demandent plus de préparation, donc de personnel, de coût. Pourtant ces peines alternatives permettent une sanction intelligente qui évite la promiscuité en détention, source de toutes les violences.

Le contrôleur des prisons, M. Delarue, vient de remettre au Garde des Sceaux un rapport accablant sur l'état de nos prisons . Sera-t-il entendu? Le génèral de Gaulle, dans les années soixante lors de la tuerie de Clairvaux , déclarait que les prisons étaient " les poubelles de la France ." Notre président actuel, toujours prompt à rencontrer les familles des victimes des accidents, des catastrophes, n'est jamais allé voir la famille d'un détenu suicidé ! Le débat sur la loi pénitentiaire a été ajourné au parlement. Sommes nous prêts à écrire à notre député pour lui redire l'urgence d'une véritable réforme des sanctions et de l'emprisonnement ?


Un vieil imam demandait un jour à ses enfants :
Comment peut on reconnaître le moment où la nuit s'achève et où le jour commence ?
C'est quand on peut distinguer de loin un chien d'un mouton ?
Non, dit l'imam.
C'est quand on peut distinguer un dattier d'un figuier ?
Non, répondit encore l'imam.
Mais alors, quand est ce donc ?

C'est lorsqu'en regardant le visage de n'importe quelle personne, tu reconnaîs ton frère et ta soeur. Jusque là, il fait encore nuit dans ton coeur.

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