samedi 18 avril 2009

MERCI THOMAS. ( Jean 20,19-31.)

Thomas est toujours considéré comme l'apôtre peu recommandable, " l'affreux jojo " qui demande des preuves pour croire en la résurrection de Jésus. Tout ceci est juste, cet homme met du temps à croire, la simple parole des autres disciples ne lui suffit pas. Pourquoi cet entêtement dans la recherche ? Deux autres passages des évangiles peuvent nous éclairer.

Lorsque le Rabbi dit à ses disciples qu'il part à Béthanie, près de Jérusalem, pour voir Lazare, son ami, qui vient de mourir , Thomas déclare : " Allons y, nous aussi, pour mourir avec lui." Thomas est si fasciné par Jésus qu'il s'engage à le suivre à Jérusalem, la ville qui tue les prophètes, au risque de sa propre mort. Thomas s'engage, prend des risques. C'est un disciple qui est passionné par le désir de Dieu du Nazaréen.

Lorsque Jésus livre en quelque sorte son testament à ses disciples : " Là où je suis, vous y serez aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin." Jean 14,4, Thomas , toujours direct et intéressé, ose dire à Jésus : " Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions nous savoir le chemin ?"

Thomas nous est présenté par Jean comme un chercheur, un questionneur. Il discute, il est en recherche. Il n'a pas peur de poser des questions au Rabbi. Sa quête de l'Eternel passe par là. Disons lui merci. Les questions de Thomas nous rappellent que la foi chrétienne n'est pas celle du charbonnier, des béni oui oui. II est naturel d'avoir des doutes, des interrogations. Il est naturel de se poser des questions. L'évangile de Jean nous dit quelque chose de plus : Dieu entend nos doutes, nos questions. Il nous encourage même dans notre recherche. Jésus n'a pas reproché à Thomas ses questionnements, Il lui a répondu. Soyons libres dans notre recherche du Seigneur. Dans la foi, il n'y a pas de sujet tabou.

1 commentaire:

Monique a dit…

"Le témoignage des femmes leur parut radotage et ils ne crurent pas"(Lc 24,11)

"Jésus lui-même, en apparaissant aux Onze, leur reprocha leur incrédulité et leur dureté de cœur parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité des morts" (Mc 16,14

« Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes » (Mt 28,17)

« Si je (Thomas) ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, je ne croirai pas ! (Je 20, 25)

J’aime ce côté hyper réaliste dans les 4 Evangiles : je n’étais pas habituée à le lire sous cet angle, mais plutôt sous un angle spiritualisé, religieux ou pieux.

Découvrir ces passages tellement concrètement humains me touchent et me poussent à chercher à mieux connaître aujourd'hui et avant ceux et celles qui ont suivi Jésus, des hommes et femmes avec des sentiments que j’éprouve aussi.

Quelle tension entre les sentiments humains et la difficulté de l'invitation à croire l’humainement impossible ! Nous y sommes tous confrontés quoiqu’on fasse et si je n’avais pas de doute j’aurais peur de moi-même.

J’aime ce Jésus qui ne s’impose pas, ne tonitrue pas en vainqueur, en triomphateur, mais invite ses amis à le retrouver dans la paix, les rassurant, continuant à passer du temps à leur côté.

Les disciples, la peur et le doute passés, auraient pu s’en tenir là. Mais non ! Les évangiles montrent quelle joie ils avaient à rencontrer leur Seigneur, comme ils aimaient l’entendre encore et encore leur parler, les éclairer sur les écritures, manger avec lui.

C’est bien sur l’assurance qu’ils ont reçu dans ces rencontres que reposent leurs témoignages et c’est sur leurs témoignages que repose mon Espérance.

Tout comme les disciples, qui d’entre nous au fond de son cœur n’a jamais voulu avoir une signe que tout cela est bien vrai ? « Montre-nous ton visage, cela nous suffit ! » dit Philippe. Aujourd’hui est-ce que cela me suffirait ? Est-ce que je n’aurais pas peur ? Une illusion , une hallucination ???? Est-ce une preuve ?

Combien interprètent tels ou tels évènements comme des signes ? Sur quelle base de discernement ?

Aujourd’hui des courants spirituels, malgré une bonne intention, sont bien prompts à voir beaucoup de signes et d’en témoigner fortement car ils voudraient convaincre et entraîner dans leur sillage des disciples : mais à trop de signes et de recettes élaborées, ne risque-t-on pas de s’évaporer dans le «merveilleux» temporaire ?

Heureux Thomas, qui avait bien dû se moquer de ses amis et qui du signe que lui donne Jésus Ressuscité crie dans un acte de foi total : « Mon Seigneur et mon Dieu » alors que bien des pharisiens qui avaient vu de nombreux signes ont refusé de croire !!!

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu » : cette parole est pour moi, pour nous tous qui faisons partie de la longue chaîne humaine qui essaye de se mettre dans les pas du Christ grâce aux récits des Evangélistes qui nous ont montré son visage, lequel Jésus nous montre le visage de son Père, tous deux nous envoyant leur Esprit.

Ce que je cherche en lisant l’Evangile, c’est une foi plus vive, c’est-à-dire une vie plus vivante, car chercher le Dieu de Jésus ne peut que me déplacer et m’envoyer à la rencontrer d’autres humains pour se parler, pour s’aider, pour se réjouir, pour se soutenir, pour rire, pour pleurer ensemble, c'est-à-dire de vivre ensemble dans un monde le plus humain possible.

"Dieu personne ne l'a jamais vu.
Si nous nous aimons les uns les autres
Dieu demeure en nous
en nous son amour est accompli"
1ère Epitre de Jean 4, 12.