samedi 21 mars 2009

JUSTICE pour DIEU.

L'évangéliste Jean évoque souvent le jugement de Dieu et ces termes font peur. ( 3,14-21 ). La scène du jugement dernier est sculptée au portail des cathédrales, comme s'il était nécessaire de faire peur pour que nous devenions croyants. Dans " le Roman de la Rose ", le vieux moine cache le livre d'Aristote sur le rire, car si ses frères rient, deviennent insouciants, ils n'auront plus peur du jugement de Dieu et la foi se perdra. Cette peur de Dieu est comme inscrite dans le cerveau de nombre de croyants. Je me demande si nous ne projetons pas notre culpabilité, notre appréhension de l'avenir, de notre propre liberté sur la religion pour transformer le Père de Jésus en un Seigneur sadique et pervers.

" Le jugement, le voici : quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises ." Rendre la justice, c'est tenter de faire la vérité et l'évangéliste Jean nous éclaire ! Le jugement de Dieu n'est pas un interrogatoire policier, une enquête à charge du juge d'instruction. C'est le dévoilement de toute la trame de notre vie. " Notre coeur aurait beau nous accuser, Dieu est plus grand que notre coeur, et il connaît toutes choses." 1 Jean 3,19. Le Très Haut dévoilera la lumière de notre vie, avec ses heures de plein soleil et ses jours obscurs, nous connaissant et nous aimant comme un Père aime ses enfants.

Matthieu, au chapitre 25, nous raconte l'étonnement et l'incompréhension des " élus ". Ils ne pensaient pas contempler l'Eternel en donnant du pain à celui qui a faim. Le jugement porte sur notre qualité d'amour, de justice, de compassion, que nous croyions en Dieu ou non, que la quête du Dieu du Nazaréen soit au coeur de notre existence ou que nous nous en moquions totalement.

Les Evangiles ne cessent de nous dire de ne pas croire en un Dieu qui ferait peur, qui jugerait sévèrement l'humanité. Dieu n'est pas répressif, inquisiteur. Il nous a donné sa Lumière pour éclairer nos vies de son Espérance et de sa Liberté. Il nous demande seulement de laisser sa Lumière illuminer nos chemins pour que l'obscurantisme religieux, l'injustice, la quête effrénée du pouvoir ne soient pas les idoles de notre temps.

S'il y en a un dont nous n'avons pas à avoir peur, c'est du Très Haut, celui qui confie à Moïse : " J'ai vu, j'ai vu la misère de mon peuple."

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il n'aurait fallu
Qu'un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue
Alors est venue
Qui a pris la mienne

Qui donc a rendu
Leurs couleurs perdues
Aux jours aux semaines
Sa réalité
A l'immensité
Des choses humaines

Moi qui frémissais
Toujours je ne sais
De quelle colère
Deux bras ont suffi
Pour faire à ma vie
Un grand collier d'air

Rien qu'un mouvement
Ce geste en dormant
Léger qui me frôle
Un souffle posé
Moins une rosée
Contre mon épaule

Un front qui s'appuie
A moi dans la nuit
Deux grands yeux ouverts
Et tout m'a semblé
Comme un champ de blé
Dans cet univers

Un tendre jardin
Dans l'herbe où soudain
La verveine pousse
Et mon cœur défunt
Renaît au parfum
Qui fait l'ombre douce

Aragon