mardi 3 mars 2009

La PEUR comme religion.

Dans l'église catholique, les intégristes font parler d'eux ! Aujourd'hui les journaux mentionnent leur refus réitéré du Concile Vatican II. La position intégriste est une requête d'identité fondée sur la peur de l'autre. Leur refus du dialogue oecuménique entre chrétiens d'églises différentes, leur refus de l'échange avec d'autres religions , se fondent sur leur peur de la liberté de conscience. Mgr Lefevre, leur ancien chef de file, a toujours récusé cette affirmation centrale de Vatican II : la liberté de croire ou de ne pas croire pour chaque être humain. Ce principe incontournable nous rappelle que la foi religieuse, comme l'amour, comme l'amitié ne peut être imposée . Elle n'est pas sans la liberté de celui qui la reçoit.

Les intégristes ont peur que les croyants perdent leur âme en dialoguant avec d'autres. Leur peur est entretenue par la mouvance du new age qui prône une recherche spirituelle, et non religieuse, individuelle en " faisant son marché " dans les grandes religions et sagesses. Je choisis ce qui me plaît dans l'Islam, dans le Bouddhisme.....

Mais pourquoi se laisser guider par la peur de l'autre ? Pourquoi croire que mon espérance ne peut exister que si je la barricade dans un coffre dont je suis le seul à connaître la clé ? Hier , à Hérouville, le café interreligieux du mois de Mars a permis un dialogue entre musulmans et catholiques. S'écouter, discuter, dire publiquement ses accords et ses divergences, ce n'est pas ignorer les frontières de chaque religion. Au contraire ! Je suis chrétien , dans l'église catholique, et je ne perds pas mon identité en parlant avec d'autres. Le dialogue , nécessaire mais pas toujours simple, est fondamentalement l'affirmation que je respecte les chemins des hommes de bonne volonté qui sont dans la quête de Dieu, dans d'autres traditions que la mienne. Abraham, l'ami de Dieu, le seul personnage de la Bible qui soit appelé ainsi ! est reconnu comme le père des croyants. A sa suite, essayons ensemble de mieux nous connaître, nous comprendre pour toujours purifier notre propre recherche de l'Eternel par la rencontre d'autres croyants.

Si la question des intégristes n'était que celle du latin, elle serait simple à régler. Il s'agit de bien autre chose : le refus de la foi imposée par un groupe et la reconnaissance que les chercheurs de Dieu peuvent se parler, se respecter et non avoir peur les uns des autres.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis croyante et j'assume ma culture et mon éducation catholique. Je crois en Dieu et au message fondamental du Christ, l'amour de son prochain, la compassion et avant tout, le respect de l'autre. J'ai des amis juifs, musulmans, athés ou agnostiques. Je parle avec eux de ma foi, eux me parlent de la leur. Nous sommes tous les enfants de Dieu. Ce qui nous rapproche est plus fort que ce qui nous divise. Plus nous parlons avec l'autre, plus nous nous rapprochons du Père. Nous sommes tous unis par l'espoir, par l'envie de faire le bien et par Dieu.
Un peu de curiosité nous permet de réaliser que le message essentiel des religions est le même. La foi en Dieu, la croyance dans l'au-delà et surtout, la certitude qu'avant de croire en Dieu, il faut tendre la main vers son frère.