mardi 18 mai 2010

PSYCHIATRIE en PRISON.

10% des détenus en France souffrent d'une pathologie mentale !

C'est un rapport du Sénat qui affirme que 6 000 détenus sont des malades mentaux. Des sénateurs, pas des militants de la défense des détenus ! Ce rapport du Sénat note que près de 10% des détenus souffrent de schizophrénies et d'autres formes de psychoses. " Pour eux, la peine prononcée n'a pourtant aucun sens " note Jean René Lecerf, membre de cette commission.

Pourquoi un tel chiffre ?

Entre 1985 et 2005, le nombre de lits d'hospitalisation en psychiatrie est passé de 129 500 à 89 8OO. De plus en plus de patients sont suivis chez eux, dans des hopitaux de jour et ne sont pas nécessairement hospitalisés. D'autres qui étaient hospitalisés se retrouvent incarcérés.
Les sénateurs notent que rares sont les non-lieux prononcés pour irresponsabilité pénale. Depuis 1993, les experts distinguent l'abolition du discernement de la simple altération de ce discernement au moment des faits.
Dans l'esprit de la loi la reconnaissance d'altération du discernement devait diminuer la peine. Dans les faits c'est le contraire qui se produit. L'altération du discernement faisant peur, les sénateurs constatent que les peines ont tendance à s'allonger dans ces cas là.
La commission remarque aussi que l'expertise psychiatrique n'est obligatoire qu'en matière criminelle, ce qui diminue énormément l'avis médical pour tous les auteurs de délits.

Les sénateurs proposent d'atténuer les peines quand il y a trouble mental avéré et de renforcer la prise en charge médicale. La prison n'est pas un lieu de soins et la psychiatrie reste un parent pauvre en prison. Aller travailler en prison n'est pas très attirant pour nombre de soignants et surtout, les moyens financiers sont insuffisants.

Lors de la publication de ce rapport des sénateurs, la semaine dernière, des soignants de l'hopital psychiatrique de Caen manifestaient car " de plus en plus de détenus sont hospitalisés au C.H.S. (temporairement en période de crise) et les autres patients ne peuvent bénéficier des chambre de soins intensifs. On se trouve alors obligés de les attacher sur des lits."

En ces temps de rigueur budgétaire, quel sort va être réservé à ces hommes et ces femmes atteints de pathologies mentales et auteurs de délits ou de crimes ? Va t-on longtemps encore, faute de volonté politique et de moyens budgétaires, les " balader " entre prison et psychiatrie sans les aider vraiment à s'en sortir ?


1 commentaire:

François a dit…

10% des détenus en France souffrent d'une pathologie mentale.
Je me rappelle souvent cette phrase en pensant à A. qui, sous un aspect tout à fait normal, souffre de plusieurs troubles dont celui d'hyperactivité. déscolarisé et toxico dépendant il basculerait vite dans la délinquance s'il n'était pas entouré.